Courbet, les lettres cachées
L’histoire d’un trésor retrouvé
Une pile de “vieux papiers” dans un grenier… mais des contenus à faire chavirer les esprits les plus sages ! La Bibliothèque municipale de Besançon lève le voile sur une découverte exceptionnelle : une correspondance inédite et passionnée entre le peintre Gustave Courbet et une aventurière parisienne, Mathilde Carly de Svazzema.
Échangées entre novembre 1872 et avril 1873, ces lettres sont restées secrètes pendant plus d’un siècle en raison de leur caractère érotique explicite. Mais ces missives révèlent un Gustave Courbet jusqu’alors inconnu, à la croisée de l’art et de l’érotisme, donnant aux chercheurs et aux amateurs d’art un aperçu intime et fascinant de l’un des maîtres du réalisme.
Sur les 116 lettres conservées, 36 ont été sélectionnées pour retracer l’histoire de la relation épistolaire complexe entre ces deux personnages. L’exposition sera accompagnée d’une riche programmation, avec notamment des visites guidées thématiques au cœur de Besançon et des parcours mettant en résonance les œuvres de Courbet exposées au musée des Beaux-Arts de la ville.
bibliotheques.besancon.fr
Gratuit, inscription recommandée (places limitées). Audioguides disponibles pour accompagner la visite.
Du lundi au samedi de 14 h à 18 h
Visites commentées mercredis et samedis à 15 h et les premiers jeudis du mois à 12 h
Du 21 mars au 21 septembre
Une découverte digne d’un roman
En fin d’année 2023, trois employés de la Bibliothèque municipale de Besançon sont en quête de documents dans le grenier lorsqu’ils sont intrigués par une pile de “vieux papiers”, agrémentée d’une mystérieuse note évoquant des lettres “scabreuses” d’une célèbre figure artistique. S’emparant des lettres en question, ils mettent au jour l’une des découvertes historiques les plus sensationnelles de ces dernières années : le précieux ensemble est une correspondance composée de 25 lettres de Gustave Courbet et de 91 lettres de Mathilde Carly de Svazzema.
Une note manuscrite révèle que ces lettres intimes, confiées à la bibliothèque entre 1900 et 1920, y étaient conservées secrètement depuis plus d’un siècle. Transmis de conservateur en conservateur, ce dépôt confidentiel devait rester inconnu du public…
Courbet : des mots aussi intenses que ses œuvres
Les 116 lettres manuscrites échangées entre Courbet et Mathilde entre 1872 et 1873 révèlent un pan intime et méconnu de la personnalité du peintre, où s’entremêlent passion, poésie et érotisme, dans un cocktail explosif de lyrisme, d’audace et de sentimentalité. La plume de Courbet, habituellement réservée à la description de ses œuvres, se dévoile ici sans filtre, exprimant des désirs et des émotions d’une intensité comparable à celle de ses tableaux les plus célèbres. Certaines de ces lettres sont si crues que leur lecture peut encore troubler aujourd’hui…
Précieuse à plusieurs titres, la correspondance entre Gustave Courbet et Mathilde de Svazzema dévoile une dimension privée et passionnée du peintre, souvent réduit à ses œuvres parfois provocatrices mais dont la vie amoureuse est moins connue. D’autre part, ces lettres enrichissent la connaissance scientifique de son œuvre en révélant des indices sur sa philosophie artistique et sa perception des émotions humaines, étroitement liées à sa démarche de représentation des corps et des sentiments. Ce corpus unique pourrait aussi inspirer de nouvelles interprétations de sa peinture, en particulier dans son approche des nus féminins, qu’il considérait comme un miroir de ses propres émotions.
Voir aussi
Aucun résultat.