La Maison des Lumières
La Maison des Lumières est le seul “Musée de France” consacré au philosophe et encyclopédiste Denis Diderot, né à Langres le 5 octobre 1713. Installé dans le bel hôtel particulier Du Breuil de Saint-Germain (XVIe et XVIIIe siècles), ce musée présente la vie et l’œuvre du grand homme, présentées dans le contexte du siècle des Lumières. Homme aux curiosités multiples, à la fois intelligent et ouvert, sensible aux problèmes de son temps, Denis Diderot participa largement à la révolution intellectuelle qui marqua le XVIIIe siècle.
Un premier espace du musée est consacré à la relation de Diderot avec sa ville natale, à la fois lieu de sa première formation intellectuelle et lieu de débats qui opposeront aux XIXe et XXe siècles les partisans et les détracteurs du philosophe matérialiste.
Après 1728, Diderot poursuit ses études à Paris, qui devient son principal lieu de résidence jusqu’à sa mort en 1784. Un espace est consacré à cette seconde formation dans les universités de la capitale, à ses premiers travaux de traducteur de l’anglais au français et à ses œuvres philosophiques et romanesques. Sa vie sociale, au théâtre, dans les cafés, en promenade ou dans les salons, est évoquée. La pendule que Marie-Thérèse Geoffrin offrit à Diderot pour améliorer le confort de son cabinet de travail est exposée à côté d’une édition première des Regrets sur ma vieille robe de chambre qu’il écrivit en 1768. Dans ce texte personnel à l’usage de « ceux qui ont plus de goût que de fortune », il relativise la position du philosophe face à la reconnaissance sociale, la richesse ou la postérité.
Au XVIIIe siècle, les philosophes comprennent que le progrès des idées est une œuvre collective, réunissant des penseurs en « une république des Lettres » à l’échelle européenne. Un vaste réseau se forme grâce à la circulation des livres, des journaux, des lettres, des objets et des hommes. Par ces échanges et la confrontation des opinions, les penseurs et les savants prennent aussi conscience de la relativité de leurs connaissances. Une salle est consacrée à ce thème, autour du seul grand voyage entrepris par Diderot en 1773 et 1774 pour rendre visite à l’impératrice de Russie Catherine II. Les textes politiques et les textes sur l’éducation de Diderot sont présentés dans cette salle avec notamment le Plan d’une université pour le gouvernement de Russie, véritable planification des études « depuis l’a.b.c. jusqu’à l’université », qu’il rédige à la demande de la souveraine en 1775.
Apollon et Sarpédon de Jean-Simon Berthélemy, peinture présentée au Salon de 1781, accueille le visiteur dans la salle consacrée à la relation de Diderot avec les arts. Fréquentant et commentant les Salons du Louvre de 1759 à 1781, le philosophe participe aux débats esthétiques de son temps. Il écrit des pièces de théâtre, se distingue comme théoricien et critique d’art. Ses visions esthétiques imprègnent l’ensemble de ses textes : le théâtre influence sa manière de voir la peinture et la sculpture, ses théories musicales sont inspirées par le théâtre et il recourt à des termes musicaux pour décrire les œuvres d’art. Dans cette salle, les grands artistes vus et aimés de Diderot sont présentés : Joseph Vernet, Jean-Baptiste Deshays, Pierre-Jacques Volaire, Gabriel François Doyen, Hugues Taraval, Pierre-Alexandre Wille, Étienne Falconnet…
L’un des temps forts de la visite est la présentation d’une édition originale complète (35 volumes avec le Supplément) de l’Encyclopédie dirigée par Diderot et d’Alembert. Le souhait du musée était de présenter concrètement le « plus grand livre » du siècle, par la taille et par l’ampleur du projet éditorial. L’œuvre la plus célèbre de Diderot est naturellement au cœur du parcours muséal. Trois salles y sont consacrées, traitant successivement de l’« entreprise encyclopédique », c’est-à-dire de la dimension intellectuelle du projet, véritable combat de longue haleine entre soutiens et détracteurs du projet, puis de la « manufacture de l’Encyclopédie », section consacrée à la fabrication physique de l’ouvrage (typographie, impression, dessin et gravure, pliage et reliure, diffusion), puis du contenu de l’ouvrage.
Dans ce dernier espace du parcours permanent, les thèmes sont renouvelés périodiquement, pour illustrer la diversité des sujets abordés : concepts intellectuels, disciplines scientifiques, métiers… Le métier de faïencier, pratiqué sur le territoire langrois au XVIIIe siècle, l’histoire naturelle et les mathématiques sont actuellement présentés.
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