Avec son 8e album sacré disque d’or deux mois à peine après sa sortie, Grand Corps Malade croque tous types de profils.
Reflets, dernier né de Grand Corps Malade, sort sur les ondes en octobre 2023. Porté par une orchestration riche aux allures parfois cinématographiques, il met la vie du slameur en musique, de sa rencontre avec sa femme, dans Deauville, à sa conscience du temps qui passe et qui amène, finalement, La Sagesse. Si Mesdames a déjà enclenché un virage electro en 2020, ce nouvel opus s’offre la collaboration de Mosimann, affirmant encore davantage la place des guitares, pianos, basses et autres batteries. Le slam se mêle au rap et à la chanson, révélant une forte présence de chœurs et de voix distordues. Chaque titre s’adresse à une personne, un concept sur lequel le compositeur s’interroge. Ces portraits rendent par exemple hommage à son public. Les trompettes festives s’enchaînent sur Reflets, deuxième single rappelant, dès le début, que « Ça fait bientôt vingt ans qu’on s’est rencontrés ». Comme une confession, Grand Corps Malade parsème son morceau de passages en anglais, scandant «I need you / I need you there / Will you be there ? ». Pour celui qui intègre ses spectateurs à ses histoires, la question peut légitimement se poser : qui reflète qui, en définitive ?
Vieux amis
Slalomant entre optimisme, reconnaissance et inquiétude envers l’avenir, les 12 extraits ne manquent pas de trouver une opportunité de se centrer exclusivement sur leur interprète principal. Le clip d’Autoreflet, en plus d’être le plus long (5 minutes), plonge face cam dans le regard de l’artiste. « OK. Tout le monde est prêt ? Concentré ? Parce qu’il n’y aura qu’une prise », débute ce dernier, avant d’entonner le premier couplet. À travers un long plan séquence, il revient sur son influence dans la démocratisation du slam, « cet art oratoire dans les bars qui caresse l’âme ». Puis, il en dit plus sur son processus d’écriture, ses inspirations et sa fierté d’être père. Avec humour, il clôture sa galerie de portraits en tutoyant Paroles et Musique. « Moi je marche à l’émotion, à toi j’ai un rapport affectif […] depuis que t’es dans mon présent je veux que tu sois dans mon futur ». Il lui réserve une outro complice, la chariant tandis qu’elle éclipse son discours pour terminer la piste au violon. « Pas mal », lui reconnaît Grand Corps Malade, avant de laisser place au silence.
Photo : Grand Corps Malade © Yann Orhan
Au Jardin du Michel (Toul) dimanche 2 juin, puis aux Nuits Bressannes (Louhans) samedi 6 juillet, à Sion sous les étoiles (Sion) mercredi 17 juillet, à La Foire aux Vins d’Alsace (Colmar) vendredi 2 août, à la Rockhal (Esch-sur-Alzette) samedi 23 novembre et à l’Arena (Reims) mercredi 4 décembre grandcorpsmalade.fr
Édité par Anouche Records