Santa en tournée avec Recommence-moi !

Santa en tournée avec Recommence-moi !

Après son premier album solo sorti l’année dernière, Santa taille la route et nous emporte dans un univers puissant et sensible, accompagnée de son traditionnel piano. # Julia Percheron

Il y a comme qui dirait un goût de (presque) déjà-vu. Avec Recommence-moi, disque sacré « Album de l’année » aux dernières Victoires de la musique, Santa – Samantha Cotta de son vrai nom – réitère une entrée remarquée sur la scène française… En 2016, aux côtés de ses deux comparses Line et Adam, elle formait alors le groupe d’electro-pop / pop-rock Hyphen Hyphen et décrochait le prix de la « Révélation scène ». Propulsé avec des titres anglophones entraînants tels que Just Need Your Love (2015) ou Too Young (2022), choisi comme hymne officiel de l’Euro de foot féminin la même année, le trio a exporté ses good vibes à l’international pendant plus de dix ans. Mais, une fois le Covid passé par là, la jeune trentenaire succombe à l’appel de nouvelles aventures. En 2022, elle sort un premier EP, 999, sur lequel figure déjà Popcorn salé, lead single que l’on retrouvera sur son futur opus. Portée par un piano-voix mélancolique dont l’intensité musicale ne fait que grimper crescendo au fil du morceau, l’artiste mise enfin sur le français – une réussite ! – et révèle des inflexions à la Véronique Sanson, promettant qu’elle « éteindr[a] le chaos » et qu’ « Il y aura un nouveau monde à nos pieds ».

Également introduits dans ce mini-album, Où va le Temps qui s’en va et Qui a le Droit apparaissent, à leur tour, sur Recommence-moi. Plus profonds, poignants, lyriques et empreints de détresse – au piano s’ajoute la puissance du violon et des percussions sur le premier, qui n’est pas sans rappeler la sensibilité de Goldman ou Berger, tandis qu’une riche envolée de vents et de cordes s’empare progressivement du second –, ils révèlent une facette plus introspective et engagée de l’interprète. Elle assène ainsi « Je chante pour ceux qui restent, pour la mémoire perdue » (Où va le Temps qui s’en va), « Qui a le droit / De juger notre amour / Ce seront nos enfants / Qui briseront vos discours / […] Qui a le droit / D’avoir peur d’un frère / La mort amère / Vingt-mille non-lieux / Sous les mers ». Dans une pop ultra fraîche et optimiste, la chanson Recommence-moi s’impose quant à elle comme un pur rayon de soleil – ce n’est pas un hasard si elle a été sélectionnée comme hymne de la Star Academy 2024. Du côté d’Éva, keyboard, basse, batterie et guitare électrique ramènent le souffle rock et electro de ses débuts, évoquant la quête d’émancipation d’une adolescente à la poursuite de ses rêves et voulant « faire la révolution en chanson ».

Au Zénith (Dijon) jeudi 19 juin, à la Rockhal (Esch-sur-Alzette) vendredi 20 juin, à la Foire aux Vins d’Alsace (Colmar) mardi 29 juillet, au Millesium (Épernay) samedi 25 octobre, au Zénith (Strasbourg) mercredi 29 octobre et au Galaxie (Amnéville) jeudi 30 octobre
santa999.fr

Antonia de Rendinger monte sur Scènes… de corps et d’esprit !

Antonia de Rendinger monte sur Scènes… de corps et d’esprit !

Avec son quatrième spectacle Scènes de corps et d’esprit, la Strasbourgeoise Antonia de Rendinger se livre avec dérision sur sa vie et ses questionnements de quinquagénaire. # Julia Percheron

Après plus de vingt ans de carrière et plusieurs apparitions à la radio et à la télé, vous êtes de retour avec un nouveau one-woman-show. Quels sujets abordez-vous ?
Scènes de corps et d’esprit raconte la femme que je suis aujourd’hui, tout en interrogeant des sujets de société anxiogènes, comme l’écologie et la politique. Je mets le doigt sur le fait que l’on n’est pas aidés, mais avec une forme de détachement et de légèreté. C’est comme une thérapie, pour moi et le public ! Et puis, j’ai 50 ans, je suis mère de deux adolescentes qui sont préoccupées par leur avenir, dont les discours tournent aussi beaucoup autour des questions de genre… J’écris un spectacle à chaque époque de ma vie, et là, il s’agissait de rester ouverte, de ne pas devenir une vieille conne !

Avant d’arriver au résultat final, vous passez par toute une période d’improvisations. Comment cela fonctionne-t-il ?
Je travaille depuis des années avec Marko Mayerl, le fondateur de La Lolita, ligue d’improvisation de Strasbourg. Pendant tout ce cycle, qui dure 3 à 4 mois, il m’accompagne sur scène, m’oriente, m’interrompt, me surprend, et on retravaille ensuite la matière à l’écrit. Je marche par fulgurances, je fais confiance à l’adrénaline du moment pour trouver les mots justes. Mes filles y assistent aussi. Lors d’un sketch sur les ados et les enfants, elles m’ont par exemple dit que je les interprétais de façon trop caricaturale et exagérée, donc j’ai levé le pied.

 

Antonia de Rendinger © Festival d’humour de Colmar

 

Vous vous fondez une nouvelle fois dans toute une galerie de personnages – une vingtaine. Comment naissent-ils ?
Disons que je suis un peu une éponge, j’ai tendance à singer les autres, à faire un mélange des gens que je croise. Mais je ne les travaille pas trop. D’une fois sur l’autre, les personnages ne se ressemblent pas entièrement, je les réimprovise, ce qui renforce leur réalité. Par exemple, au tout début, l’un d’eux avait un accent alsacien… mais ça ne marchait pas. Maintenant, il a un accent du nord. Mon public sait que j’adore incarner des vieilles femmes et des petites filles. Il y en a plusieurs, ici. J’aime le fait que ces personnes n’aient pas de filtre. Dans la vie réelle, on perd un peu le sens de la dignité avec l’âge. J’aime le côté punk de ces deux générations.

Côté scénographie, vous partez sur quelque chose de sobre – un pouf, du matériel à tricoter…
Oui, pour des raisons économiques, c’est très épuré, ce qui m’a un peu manqué en comparaison de mes autres seules en scène habituelles. Nous utilisons toujours des compositions originales, pensées par Franck Lebon. À un moment donné, je parodie une chanson sur une mélodie et des paroles que nous avons-nous-mêmes inventées. On trouve également de discrets bruitages, j’échange un peu avec les spectateurs… Dans cette sobriété, je n’utilise aucun subterfuge. Le public se gagne, donc je prends le temps de le faire entrer dans le spectacle.

À Quai de Scène (Strasbourg) samedi 24 mai et à la Mac (Bischwiller) mercredi 28 mai
quaidescene.frmac-bischwiller.fr

Mauvais code court initialisé

Le Festival mondial de la Magie est en tournée !

Le Festival mondial de la Magie est en tournée !

Créé dans les années 1950 par André Sanlaville, magicien lyonnais, le Festival mondial de la Magie a performé durant plusieurs décennies, dépassant rapidement les frontières de la France, puisqu’il a été présenté de l’Afrique au Moyen Orient, de l’Europe à l’Amérique du Nord, du Japon aux Philippines en passant par la Malaisie.

En 1987, André Sanlaville a décidé de prendre sa retraite. En 2022, le producteur Patrick Garachon fait revivre le festival. Conseillé par Juan Mayoral, Maître et référence mondiale de l’illusion, il réunit les meilleurs magiciens contemporains multi-primés afin de partager à nouveau avec le public la passion de l’illusion, du surnaturel, de l’émerveillement… de la magie !

Tous les artistes présents sur scène se sont déjà produits dans le monde entier et ont reçu de prestigieuses récompenses. Pendant plus de deux heures, ils vont émerveiller le public, le faire rêver et le transporter dans un monde merveilleux. Parmi eux : le champion de France 2022 Tom Wouda, Nestor Hato, Doble Mandoble, compagnie spécialiste de la magie nouvelle, Arno, Alberto Giorgi & Laura (qui ont d’ailleurs remporté un Mandrake d’or, distinction récompensant les magiciens, en 2008), Les Chapeaux blancs, Diego et Elena, Mag Marin…

Au Dôme (Mutzig) samedi 29 et dimanche 30 mars 2025, à la Mals (Sochaux) samedi 19 et dimanche 20 avril 2025, à L’Embarcadère (Montceau-les-Mines) samedi 1er et dimanche 2 novembre 2025, à la Salle Métropole (Lausanne) du 7 au 9 novembre 2025, à l’ED&N (Sausheim) samedi 24 et dimanche 25 janvier 2026 et à La Barroise (Bar-le-Duc) samedi 7 et dimanche 8 mars 2026
festivalmondialdelamagie.com

Photo : Tom Wouda © Festival mondial de la Magie

Viktor Vincent promet un spectacle… Fantastik !

Viktor Vincent promet un spectacle… Fantastik !

Pour son septième spectacle, le mentaliste Viktor Vincent explore les figures du XIXe siècle et leur rapport au surnaturel… Un moment Fantastik !

 

Maupassant, Chopin, Curie, Houdini, Méliès… Tous ont une place dans Fantastik. Vous y racontez leurs histoires, mais lesquelles, au juste ?
J’emmène le public dans un voyage à travers le temps, pour lui faire vivre une ‘‘séance fantastique’’, telle que présentée au XIXe siècle. À cette période, de grands noms y sont confrontés : Maupassant est, par exemple, atteint de syphilis neuronale et se retrouvait en proie à des visions, à tel point qu’il confondait le réel et l’illusion. Erik Satie et Eugène Delacroix étaient quant à eux des esprits torturés, ils partaient dans une introspection folle pour créer leurs œuvres. Marie Curie, elle, étudiait la radioactivité, c’est-à-dire un sujet invisible, impalpable, qu’elle est parvenue à rendre tangible. À cette époque, on découvre les sciences, on voit qu’il existe autre chose. La frontière reste toutefois floue entre réalité et irréel. C’est donc cette expérience que je propose, avec la complicité du public.

Vous choisissez des spectateurs au hasard et les faites monter sur scène, en lançant un chapeau. Comment s’imbriquent-ils dans le récit ?
Tout est fait avec bienveillance. S’ils ne veulent pas participer, rien ne les force. L’idée, c’est de faire connaissance, ensemble. Je lis dans leurs esprits, on s’exalte des pouvoirs de notre mental, et ils vivent certaines expériences surnaturelles. À un moment, je fais venir quelqu’un qui va me servir de médium et deviner le prénom auquel on pense. Une autre personne ressent des ombres qui la touchent, mais aussi des sensations étranges et visuelles. C’est un moment immersif, ludique et familial. Je traite le fantastique un peu à la Tim Burton, avec un bon mélange d’humour. Parfois, il m’arrive de faire des erreurs. C’est rare ! Mais le public adore, alors je ne me mets pas la pression.

 

Viktor Vincent © Élise Augustynen

 

Vous définissez le mentalisme comme une profession demandant du travail, et non un don…
Oui, les gens sont souvent dans le doute, car c’est une discipline qui interroge les perceptions. Pourtant, ce n’est absolument pas un don. Ce que je fais est rationnel et demande de l’observation, de la rigueur, comme n’importe quel métier. Je prends toujours beaucoup de plaisir à le cultiver et suis impatient, chaque soir, de rencontrer la foule.

Après plus de quinze ans de carrière et un Mandrake d’or, récompense décernée aux meilleurs illusionnistes internationaux, avez-vous encore un rêve à accomplir ?
En ce moment, il y a effectivement le projet d’adaptation en film de mon roman thriller Apparition. La date de sortie n’est pas encore définie, mais je vis vraiment dans un rêve. Un huitième spectacle, totalement différent de Fantastik, est aussi en réflexion et commencera en octobre 2026.

 

Au Théâtre de Thionville jeudi 6 mars, au Chaudeau (Ludres) vendredi 7 mars, à l’ED&EN (Sausheim) samedi 8 mars, à la Salle Marcel Sembat (Chalon-sur-Saône) vendredi 21 mars, à L’Embarcadère (Montceau-les-Mines) samedi 22 mars, au Gouvy (Freyming-Merlebach) jeudi 27 mars, au Théâtre de Champagne (Troyes) jeudi 3 avril et à la MAC (Bischwiller) vendredi 25 avril

viktorvincent.fr

> Apparition est paru aux éditions Fleuve noir et a été publié en poche chez Pocket (7,70 €)

Planète B, nouveau film SF d’Aude Léa Rapin

Planète B, nouveau film SF d’Aude Léa Rapin

Pour son deuxième long-métrage, Aude Léa Rapin invite Adèle Exarchopoulos et Souheila Yacoub sur Planète B, thriller d’anticipation dystopique.

Après Les Héros ne meurent jamais, road-movie traitant de réincarnation présenté au Festival de Cannes, en 2019, vous revenez avec une histoire de science-fiction complètement assumée. Comment est-elle née ?
Le début de l’écriture de Planète B a été marqué par le mouvement des Gilets jaunes et le premier confinement, en 2020. Cet environnement a fait naître le concept du film, qui consiste à emprisonner des gens, des militants, dans une prison mentale et virtuelle. Aussi, pendant le Festival de Cannes, en 2019, j’ai cherché à fuir un peu cette ambiance et suis montée dans un TER, au hasard. Par la fenêtre, j’ai aperçu un lieu étrange pendant quelques secondes, et j’ai décidé de m’y rendre. C’était un hôtel en bord de mer, à flanc de falaise, qui m’a de suite donné envie d’imaginer l’histoire de personnes qui se réveilleraient là, sans savoir pourquoi, ni comment en sortir. On a eu la chance que les propriétaires acceptent que nous l’utilisions comme lieu de tournage. C’est un peu un mélange de Punishment Park, Lost et Hunger Games, avec l’esthétique de Far Cry.

L’intrigue suit le parcours de Julia, activiste incarcérée dans cette cage idyllique et jouée par Adèle Exarchopoulos, ainsi que celui de Nour, femme de ménage exilée de son pays d’origine, interprétée par Souheila Yacoub. Qu’est-ce qui vous a inspiré ces personnages ?
Pour Nour, tout part de ma rencontre avec Mohamed, journaliste irakien chassé de son pays et menacé de mort. Courant 2020, je l’ai rencontré, nous sommes devenus amis, et il a véritablement fait naître le personnage à ce moment-là. C’est son histoire. Sa jeunesse a été brisée, il fait la plonge dans un restaurant alors que c’est un intellectuel, et même si, aujourd’hui, il est en sécurité, il faudrait un miracle pour qu’il revoie ses parents. Il a d’ailleurs participé au tournage et a enseigné l’arabe irakien à Souheila. Quant à Julia, j’ai puisé mes références parmi les opposants au barrage de Sivens, aux Mégabassines de Sainte-Soline, à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, mais aussi à travers Greta Thunberg, Youth for Climate, les manifestations pro-démocratie à Hong Kong… Des militants et une jeunesse qui cherchent à protéger leur environnement, à se battre, et qui suscitent la haine tout en étant violemment réprimés.

 

 

Pourquoi avoir opté pour ces deux actrices ?
Une fois que j’ai vu Adèle dans le film Rien à foutre, je voulais absolument que ce soit elle. On lui a envoyé le scénario et elle a tout de suite dit oui. Il y avait quelque chose de très évident, comme avec Souheila, que j’ai découverte dans la pièce Tous des oiseaux de Wajdi Mouawad. Ce qui est drôle, c’est que je l’ai contactée une semaine seulement après que Denis Villeneuve lui ait demandé de jouer dans Dune 2. Elle était tellement heureuse de donner la réplique à Adèle !

Quelles sont les scènes que vous avez préféré tourner ?
Les séquences de dialogues entre Adèle et Souheila, très intimistes car elles ne doivent pas être repérées, sont merveilleuses à voir pour un réalisateur. J’ai également énormément aimé mettre un pied dans le côté horrifique (les personnages sont torturés dans la prison virtuelle, NDLR), ce qui me donne envie de pousser le curseur, à l’avenir. Maintenant, je comprends le plaisir que l’on peut avoir à imaginer des films d’horreur, ce doit être extrêmement drôle à jouer, devant et derrière la caméra.

Au cinéma depuis le 25 décembre

Produit par Les Films du Bal et Wrong Men