Redécouvrir la langue de Molière

par | 2 février 2024 | Culture

Homme aux multiples talents, Dove Attia nous présente sa toute dernière création : Molière, le spectacle musical, en tournée dans toute la France. # Benjamin Lautar

Dove Attia, qui êtes-vous ?

J’ai fait beaucoup de choses dans ma vie, mais j’ai d’abord été connu en tant que juré à la Nouvelle Star pendant 5 ans et parce que j’ai créé et produit plusieurs comédies musicales. Molière, le spectacle musical est aujourd’hui la 9e, après Les Dix Commandements, Autant en emporte le vent, Le Roi Soleil, Mozart l’Opéra Rock, 1789 : Les Amants de la Bastille, La Légende du roi Arthur.

Comment en êtes-vous arrivé à l’univers des comédies musicales ?

Par hasard. Je suis d’abord un amoureux de la musique. Mais je n’étais pas fan des comédies musicales parce que les seules que je connaissais étaient celles de Broadway, avec une musique un peu vieillotte et un côté narratif, alors que moi j’étais fan de rock, je jouais dans un groupe et j’aimais les Beatles, les Rolling Stones, Radiohead, Muse. J’ai fait plusieurs métiers, prof, patron d’une boîte de high tech ou directeur général à TF1 International. Un jour, avec un ami associé, on a eu l’idée, après Notre-Dame de Paris, de monter Les 10 Commandements. Une comédie musicale à la française, très pop, avec des musiques actuelles, comme l’avait été Starmania et, encore avant, La Révolution française. Ce que j’aime, c’est ce genre de comédie musicale, avec des grands tableaux, un côté événementiel qui fait rêver, des costumes d’époque et surtout de la musique moderne.

Pourquoi Molière pour votre dernier spectacle musical ?

Quand j’écris des livrets, je m’intéresse à chaque personnage. J’ai donc lu une biographie de Molière et là, j’ai eu un choc, parce que je connaissais ses œuvres, mais je ne savais pas que Molière avait une vie exceptionnelle, des amours scandaleuses, des ennemis. Toutefois, comme il est associé à un côté scolaire un peu ennuyeux, il est resté dans un coin de ma tête. Puis le quadricentenaire est arrivé. On a beaucoup parlé de lui et mon inconscient a fait le lien : Molière et cette écriture très moderne. Parce que pour présenter quelqu’un comme lui, qui est très actuel mais dont la forme peut paraître ancienne, il fallait un langage moderne.

Comment s’est déroulée l’étape du casting ?

Oulala ! Trouver «le» Molière, c’est ce qui a été le plus dur : il fallait quelqu’un qui chante très bien, qui sache jouer la comédie, qui sache danser – parce qu’on voulait faire danser tout le monde cette fois-ci – quelqu’un de solaire, de charismatique et avec un petit côté «à la Belmondo», qui sache parler et séduire. Après un an et demi, on l’a trouvé au Québec : c’est PETiTOM, et il est exceptionnel.

Comment voyez-vous l’avenir des comédies musicales, notamment avec l’essor des plateformes de streaming et des expériences virtuelles ?

La comédie musicale doit évoluer. Mais je pense que le streaming ne remplacera jamais le live. Ils coexisteront. Parce qu’en streaming, on n’a pas du tout la même émotion que lorsqu’on est dans le public.

Votre dernier spectacle reçoit énormément de bons retours mais, selon vous, il n’y a pas réellement de culture des comédies musicales en France. Pourquoi ?

En France, on ne va pas voir une comédie musicale comme on va au cinéma. Elle marche quand elle est événementielle et de qualité. Cette année, il y a 15 comédies musicales en concurrence, ce qui est énorme. Ce qui nous a sauvés, c’est le bouche à oreille. Beaucoup de gens qui me suivent depuis 20 ans m’ont dit que c’était mon plus beau spectacle.  Ça m’a beaucoup ému.

Quels sont vos projets dans l’industrie musicale ?

Une comédie musicale comme Molière, c’est 3 ans de ma vie. Ce que j’espère, c’est que le bouche à oreille arrive aussi en province. C’est un peu plus difficile, parce que c’est tellement nouveau et tellement spécial que, tant qu’on ne l’a pas vu, on ne peut pas l’imaginer. Voilà mon projet. Et puis j’écris des musiques de comédies musicales au Japon depuis quelques années, qui marchent bien, et j’y suis un peu connu. Là, je viens de travailler sur Arsène Lupin et Jojo

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Molière, le spectacle musical © DR

Galaxie (Amnéville) le 6 avril
Zénith (Dijon) le 13 avril
Zénith (Strasbourg) le 20 avril

Billetterie : Molière le spectacle musical

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