Avec son quatrième spectacle Scènes de corps et d’esprit, la Strasbourgeoise Antonia de Rendinger se livre avec dérision sur sa vie et ses questionnements de quinquagénaire. # Julia Percheron
Après plus de vingt ans de carrière et plusieurs apparitions à la radio et à la télé, vous êtes de retour avec un nouveau one-woman-show. Quels sujets abordez-vous ? Scènes de corpset d’esprit raconte la femme que je suis aujourd’hui, tout en interrogeant des sujets de société anxiogènes, comme l’écologie et la politique. Je mets le doigt sur le fait que l’on n’est pas aidés, mais avec une forme de détachement et de légèreté. C’est comme une thérapie, pour moi et le public ! Et puis, j’ai 50 ans, je suis mère de deux adolescentes qui sont préoccupées par leur avenir, dont les discours tournent aussi beaucoup autour des questions de genre… J’écris un spectacle à chaque époque de ma vie, et là, il s’agissait de rester ouverte, de ne pas devenir une vieille conne !
Avant d’arriver au résultat final, vous passez par toute une période d’improvisations. Comment cela fonctionne-t-il ? Je travaille depuis des années avec Marko Mayerl, le fondateur de La Lolita, ligue d’improvisation de Strasbourg. Pendant tout ce cycle, qui dure 3 à 4 mois, il m’accompagne sur scène, m’oriente, m’interrompt, me surprend, et on retravaille ensuite la matière à l’écrit. Je marche par fulgurances, je fais confiance à l’adrénaline du moment pour trouver les mots justes. Mes filles y assistent aussi. Lors d’un sketch sur les ados et les enfants, elles m’ont par exemple dit que je les interprétais de façon trop caricaturale et exagérée, donc j’ai levé le pied.
Vous vous fondez une nouvelle fois dans toute une galerie de personnages – une vingtaine. Comment naissent-ils ? Disons que je suis un peu une éponge, j’ai tendance à singer les autres, à faire un mélange des gens que je croise. Mais je ne les travaille pas trop. D’une fois sur l’autre, les personnages ne se ressemblent pas entièrement, je les réimprovise, ce qui renforce leur réalité. Par exemple, au tout début, l’un d’eux avait un accent alsacien… mais ça ne marchait pas. Maintenant, il a un accent du nord. Mon public sait que j’adore incarner des vieilles femmes et des petites filles. Il y en a plusieurs, ici. J’aime le fait que ces personnes n’aient pas de filtre. Dans la vie réelle, on perd un peu le sens de la dignité avec l’âge. J’aime le côté punk de ces deux générations.
Côté scénographie, vous partez sur quelque chose de sobre – un pouf, du matériel à tricoter… Oui, pour des raisons économiques, c’est très épuré, ce qui m’a un peu manqué en comparaison de mes autres seules en scène habituelles. Nous utilisons toujours des compositions originales, pensées par Franck Lebon. À un moment donné, je parodie une chanson sur une mélodie et des paroles que nous avons-nous-mêmes inventées. On trouve également de discrets bruitages, j’échange un peu avec les spectateurs… Dans cette sobriété, je n’utilise aucun subterfuge. Le public se gagne, donc je prends le temps de le faire entrer dans le spectacle.
L’humoriste Julien Cazarre a encore frappé en s’attaquant au Racing : sa parodie de M. Pokora, Herbert Léonard et Cookie Dingler est irrésistible.
Les trois chanteurs strasbourgeois se regroupent pour monter le groupe 3 Choucroutes Garnies et chanter leur amour pour les bleus et blancs. Herbert Léonard voue un culte à l’entraineur arrivé à la mi-saison, Liam Rosenior, M. Pokora s’émerveille de la technique du nouveau mercato, tandis que Cookie Dingler vante les fonds de BlueCo. Avec la victoire exceptionnelle que nous a offert le Racing face au PSG samedi, on pourrait presque que croire que sa vidéo leur a porté chance !
Après les triomphes de Benjamin Tranié, Guillermo Guiz, Mahaut ou encore Pierre Thevenoux et Pierre-Emmanuel Barré, Le Tram nous propose encore de belles rencontres placées sous le signe du rire jusqu’à la fin de la saison. (suite…)
À l’image du Violet, thème central de son deuxième one-man-show, Nordine Ganso propose une performance aussi électrique que rassurante. Entretien
Comment êtes-vous arrivé à faire de l’humour ? S’agit-il d’une passion de toujours ou est-ce arrivé sur le tard ? J’ai toujours voulu en faire, mais sous des formes différentes. Au début, j’ai démarré avec des vidéos sur Internet, puis j’ai rapidement compris qu’il fallait être sur scène. Je m’y suis donc mis très tôt, dès mes 17 ans, à Bordeaux. J’ai commencé à faire des comédies club, ce qui m’a permis d’arriver là où je suis maintenant.
Vous êtes en tournée pour présenter Violet, votre deuxième spectacle. Comment est-il né ? Il est né pendant le confinement. Je cherchais une direction artistique spécifique, quelque chose de différent de ce que l’on avait l’habitude de voir. Je voulais quelque chose qui sorte des codes et l’idée de l’appeler ainsi m’est venue en tête, je trouvais ce titre très cool.
Justement, pourquoi cette couleur ? C’est un mélange de plusieurs teintes. Dans la mesure où je suis métisse, je suis pareil. Je voulais que ce soit abstrait dans la tête des gens, mais qu’il y ait du sens lorsque je l’explique. Et sa définition, c’est un peu ce que je suis dans la vie. Il y a plein de notions qui entrent en compte, que ce soit la spiritualité, le rêve, la douceur. Ce sont des concepts que Violet définit.
À quoi peuvent s’attendre les spectateurs ? C’est un discours autobiographique. Ça parle de moi, de mon histoire, de ce que j’ai traversé et vécu. J’aborde la masculinité, la virginité, mon métissage, plein de choses autour de la nouvelle vie que l’on a aujourd’hui en tant que jeune. Il y aussi, toujours, une part d’improvisation, parce que c’est ce qui rend une représentation différente à chaque fois. Le spectacle est amené à évoluer en fonction de ce qui se passe dans la salle, il y aura donc beaucoup d’interactions. Ça fait partie des points qui rapprochent l’artiste du public, ça donne un show encore plus intéressant.
Avez-vous un souvenir particulier sur scène ? Lors d’une représentation à Béziers, c’était assez drôle parce qu’une personne est venue avec son ex et ils se sont remis ensemble pendant le spectacle. Les interactions, c’est aussi cela, ce sont des éléments que l’on ne maîtrise pas et qui deviennent des moments spéciaux.
Au Casino 2000 (Mondorf-les-Bains) vendredi 11 avril, au Gouvy (Freyming-Merlebach) vendredi 25 avriletau Fil de l’Eau (La Wantzenau) samedi 26 avril casino2000.lu – legouvy.fr – lefildeau.fr