L’humour qui détone 

par | 30 avril 2025 | Culture, Loisirs, Scènes

L’Humour des Notes dévoile un éclectique programme, placé sous le signe des Super-Héros. Rencontre avec ses organisateurs, Vincent Lehoux, président du Relais Culturel de Haguenau, et Éric Wolf, directeur du festival. 

L’Humour des Notes prépare sa 33e édition. Comment est-il né ?
Éric Wolf : Daniel Chapelle, l’ancien directeur du Théâtre de Haguenau, souhaitait monter un petit festival autour d’une niche, celle de l’humour musical. Lorsque je lui ai succédé, il y a 11 ans, j’ai remodelé l’événement en l’axant davantage sur les arts de rue car, à l’époque, Claude Sturni, maire actuel de la ville, avait engrangé une profonde transformation du centre-ville avec une zone piétonne qui favorisait ce type d’expression artistique dans l’espace public. L’idée était donc de donner un second souffle au festival, tout en gardant son ADN, en le développant au fur et à mesure autour du cirque, de la danse, du théâtre, des fanfares. 

Comment est organisée la ville durant cette période ?
Vincent Lehoux : Il y a différents pôles d’action artistique, au Théâtre, mais aussi un Village des Enfants, qui s’est développé année après année, pour une attraction plus familiale. Il y a quasiment une vingtaine de lieux investis dans toute la ville qui permettent de disséminer des spectacles, soit en déambulation, dans des cours d’école ou dans des endroits insolites. Et, depuis quelques années, nous rayonnons sur tout le territoire de l’agglomération de Haguenau, avec une décentralisation dans des communes partenaires.

E.W. : Pour le Village des Enfants, nous transformons totalement le parc en face de la médiathèque en y plaçant deux chapiteaux où nous mettons en avant un tas d’activités associatives et culturelles, avec manifestations, stages, ateliers de découverte, de bricolage… Et puis, nous installons des gradins, des bancs, des chaises un peu partout dans la ville. Nous la réinventons totalement en la décorant pour accueillir un maximum de monde. 

Cette année, la mascotte – le cerf – incarne un super-héros. Comment cette édition est-elle pensée pour répondre à cette thématique ?
E.W. : Nous avons eu envie qu’il soit un super-héros car, compte tenu de l’actualité, je pense que nous en avons besoin. La programmation est donc très aérienne. Je pense à la compagnie belge de cirque en hauteur, Les Chaussons Rouges, qui propose Épiphytes (Forum, 24 & 25/05), tout comme Les Baudrières de la troupe L’Encordée (cour de l’école Saint-Georges, 24 & 25/05), ou encore les Toulousains de Delà Prakà avec Maiador (place Ernest Strasser, 27 & 28/05), entre musique, danse et mât chinois. Nous retrouvons également du théâtre, avec notamment Le Mariage forcé (de Molière) de la compagnie 800 Litres de paille (cour de l’école Saint-Georges, 31/05 & 01/06), mais aussi de la danse, du jonglage, de la magie ou des chansons a cappella… 

Les troupes viennent des quatre coins du monde. Cela permet-il d’accentuer une variété culturelle ?
E.W. :
Oui, mais j’ai d’abord besoin d’être ému ou ébahi, puis, seulement après, je me pose la question de leur nationalité. Par exemple, nous avions déjà accueilli l’équipe canadienne de Zeugma Danse. J’ai eu l’occasion de découvrir leur nouvelle création, Errance (cour de l’école Vieille-Île, 24 & 25/05), que j’ai aimée et eu envie de programmer. Nous avons également les Finlandais Kate & Pasi et leur représentation Suhde (Nautiland et Forum, 25/05 et Fontaine Saint-Georges, 28 & 29/05). Il est vrai que les artistes viennent d’un peu partout et présentent ainsi des approches artistiques différentes.

Quelles sont les nouveautés ?
E.W. :
Dès le premier week-end, il y aura des spectacles en extérieur à la nuit tombée. Cette année, nous avions envie, dès le départ, d’ancrer des rendez-vous en soirée qui ne se passent pas uniquement au théâtre, afin d’en faire profiter au plus grand nombre. 

V.L. : Il y a l’idée d’offrir du théâtre à un public qui, généralement, n’ose pas passer les portes de nos espaces culturels, parce qu’il pense que ce n’est pas pour lui. C’est une manière de lui faire vivre l’expérience particulière de cet art ancien, qu’il faut partager le plus largement possible. Il y a cette idée d’initier et de proposer au tout-venant cette forme d’art. 

Dans divers lieux de l’agglomération de Haguenau du 24 mai au 1er juin 

humour-des-notes.com

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