Antonia de Rendinger monte sur Scènes… de corps et d’esprit !

par | 7 mai 2025 | Culture, Scènes

Avec son quatrième spectacle Scènes de corps et d’esprit, la Strasbourgeoise Antonia de Rendinger se livre avec dérision sur sa vie et ses questionnements de quinquagénaire. # Julia Percheron

Après plus de vingt ans de carrière et plusieurs apparitions à la radio et à la télé, vous êtes de retour avec un nouveau one-woman-show. Quels sujets abordez-vous ?
Scènes de corps et d’esprit raconte la femme que je suis aujourd’hui, tout en interrogeant des sujets de société anxiogènes, comme l’écologie et la politique. Je mets le doigt sur le fait que l’on n’est pas aidés, mais avec une forme de détachement et de légèreté. C’est comme une thérapie, pour moi et le public ! Et puis, j’ai 50 ans, je suis mère de deux adolescentes qui sont préoccupées par leur avenir, dont les discours tournent aussi beaucoup autour des questions de genre… J’écris un spectacle à chaque époque de ma vie, et là, il s’agissait de rester ouverte, de ne pas devenir une vieille conne !

Avant d’arriver au résultat final, vous passez par toute une période d’improvisations. Comment cela fonctionne-t-il ?
Je travaille depuis des années avec Marko Mayerl, le fondateur de La Lolita, ligue d’improvisation de Strasbourg. Pendant tout ce cycle, qui dure 3 à 4 mois, il m’accompagne sur scène, m’oriente, m’interrompt, me surprend, et on retravaille ensuite la matière à l’écrit. Je marche par fulgurances, je fais confiance à l’adrénaline du moment pour trouver les mots justes. Mes filles y assistent aussi. Lors d’un sketch sur les ados et les enfants, elles m’ont par exemple dit que je les interprétais de façon trop caricaturale et exagérée, donc j’ai levé le pied.

 

Antonia de Rendinger © Festival d’humour de Colmar

 

Vous vous fondez une nouvelle fois dans toute une galerie de personnages – une vingtaine. Comment naissent-ils ?
Disons que je suis un peu une éponge, j’ai tendance à singer les autres, à faire un mélange des gens que je croise. Mais je ne les travaille pas trop. D’une fois sur l’autre, les personnages ne se ressemblent pas entièrement, je les réimprovise, ce qui renforce leur réalité. Par exemple, au tout début, l’un d’eux avait un accent alsacien… mais ça ne marchait pas. Maintenant, il a un accent du nord. Mon public sait que j’adore incarner des vieilles femmes et des petites filles. Il y en a plusieurs, ici. J’aime le fait que ces personnes n’aient pas de filtre. Dans la vie réelle, on perd un peu le sens de la dignité avec l’âge. J’aime le côté punk de ces deux générations.

Côté scénographie, vous partez sur quelque chose de sobre – un pouf, du matériel à tricoter…
Oui, pour des raisons économiques, c’est très épuré, ce qui m’a un peu manqué en comparaison de mes autres seules en scène habituelles. Nous utilisons toujours des compositions originales, pensées par Franck Lebon. À un moment donné, je parodie une chanson sur une mélodie et des paroles que nous avons-nous-mêmes inventées. On trouve également de discrets bruitages, j’échange un peu avec les spectateurs… Dans cette sobriété, je n’utilise aucun subterfuge. Le public se gagne, donc je prends le temps de le faire entrer dans le spectacle.

À Quai de Scène (Strasbourg) samedi 24 mai et à la Mac (Bischwiller) mercredi 28 mai
quaidescene.frmac-bischwiller.fr

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