Petite histoire de la carte de vœux

Petite histoire de la carte de vœux

Qu’elles soient réelles ou virtuelles, les cartes de vœux affluent dans nos boîtes, dès le début du mois de décembre jusqu’à la fin du mois de janvier. Pourtant, l’origine de cette charmante tradition n’est pas formellement établie et les historiens se disputent encore à son sujet. Il faut les voir se réunir chaque 31 décembre et, vers 21 heures, sitôt le septième apéritif avalé, commencer à se chamailler sur cette question de première importance. Certains en sont venus aux mains.

Cette agitation a trop longtemps duré. Elle a déchiré trop de familles. Fait trop de victimes. Voilà pourquoi notre rédaction n’a reculé, cette année, devant aucun effort pour mener l’enquête et faire le point sur la situation. Panorama des origines les plus probables de la fameuse « carte de vœux ».

1. La quarte d’Evreux

Nous sommes au XIVe siècle, précisément le 8 janvier 1354, en Normandie, à Evreux. Sur les coups de 17 h 37. La guerre de Cent Ans fait rage, mais personne ne sait encore que c’est la guerre de Cent Ans. Règne alors dans le duché normand, allié à l’Angleterre, Charles II de Navarre, qui est passé à la postérité sous le sobriquet assez largement mérité de « Charles le Mauvais ». Non pas qu’il sentait mauvais. Se lavant tous les six mois, il avait une hygiène assez irréprochable pour l’époque. Mais le moral ne suivait franchement pas le corporel. Il arrive donc un jour que Charles d’Espagne, Connétable de France, passe la nuit dans les parages, à l’auberge de « La Truie qui file », dans la petite commune de L’Aigle. C’est là que les hommes de Charles II l’assassinent, à l’épée, après une parade de quarte. Aussitôt, dans les alentours, chacun prend évidemment sa plume pour annoncer à tous ceux qu’il connaît la mort tragique du Connétable de France, victime de la « quarte d’Evreux ». De là, les historiens qui soutiennent cette hypothèse voient la première occurence de la « quarte d’Evreux » qu’on écrit nécessairement début janvier à tous ceux que l’on connaît.

2. Le kart de neveu

Paris, 25 décembre 1655. Le duc d’Orléans, Gaston de France, offre à son neveu Philippe un kart Praga KZ 175. Avec sa motorisation IAME 175 CC, sa boîte 6 vitesses et ses 49 chevaux, l’engin présente un couple et une puissance inégalés. C’est tellement vrai que le gamin bousille le cadeau dès le 1er janvier 1656. Il le fait alors porté à son oncle qui s’exclame devant l’amas de tôle froissée : « Cette année commence bien avec ce kart de neveu ! » La mode était lancée et, dans les grandes familles françaises, on se mit à s’envoyer des karts de neveux chaque 1er janvier.

3. Les Cars Tedeveux

Lorsqu’en septembre 1914, le gouvernement réquisitionna les taxis parisiens pour convoyer les soldats dans la Marne, Georges-Marie Tedeveux exploitait une petite entreprise de transports : la société des Cars Tedeveux. Il se rendit immédiatement chez le général Gallieni pour informer ce dernier qu’il mettait sa flotte d’autobus à disposition des autorités. Malheureusement, si Georges-Marie Tedeveux était un patriote zélé, il n’en restait pas moins un peu tête en l’air : il mit plus de quatre mois à mettre la main sur les clés de son garage, avant de s’apercevoir que celui-ci était grand ouvert. Début janvier 1915, il convoya lui-même ses autobus dans la Marne, oubliant au passage d’embarquer le moindre soldat. La France prit alors l’habitude d’envoyer des Cars Tedeveux un peu partout au mois de janvier.

4. Les cartes de vœux

Elle s’échange à chaque nouvelle année. On y met des mots simples : le bonheur, la réussite et la santé. Et c’est tout ce que la rédaction de s-mags.fr vous souhaite pour 2023. Bonne et heureuse année !

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