Gringe : l’espoir meurt en dernier

Gringe : l’espoir meurt en dernier

Avec son deuxième album solo, le rappeur Gringe se découvre, à 44 ans, Hypersensible. Une lueur d’espoir pour un homme marqué par le spleen.

Les mots seraient-ils des antidotes contre les maux qui torturent l’âme ? Pour le rappeur Gringe, ils se révèlent « thérapeutiques ». Après six années éloigné de la musique, au cours desquelles il a exploré d’autres médiums artistiques, écriture ou comédie, Guillaume Tranchant, de son vrai nom, reprend le micro pour Hypensible, album introspectif en forme d’exutoire. C’est lorsqu’il rencontre Orelsan à Caen, en 1999, que notre homme entame sa carrière musicale. Ensemble, ils montent les Casseurs Flowters et, pendant près de quinze ans, les “frangins” enchaînent les frasques, jonglant entre hip-hop et cinéma. En 2016, le duo met un terme à l’aventure, mais ne cesse jamais réellement de collaborer – Feelings, présent dans Hypersensible, en est le parfait exemple. De cette émancipation naît Enfant Lune, en 2018, un premier album en solitaire. Si la création de ce premier opus lui laisse aujourd’hui un « goût doux-amer », jusqu’à délaisser la musique durant six ans, Hypersensible naît avec bien plus de conviction. Et ce, notamment grâce à la rencontre du jeune producteur Tigri : « Il a su traduire toutes mes envies d’écriture en musique et ses propositions faisaient mouche à chaque fois », sourit Gringe. Quinze titres découlent ainsi de cette collaboration fructueuse. Tous empreints de sonorités diverses et complexes, ils témoignent d’un travail acharné d’exploration musicale de la part des deux artistes, allant puiser des inspirations tant dans la house que dans des percussions sud-africaines et brésiliennes.

Éraflé par une vie entrecoupée d’épisodes dépressifs, tourner sa musique vers la thématique de la santé mentale lui est apparu essentiel. « Je me rends compte qu’il y a toujours une dimension réparatrice dans l’écriture, qui me permet de poser des mots sur ma sensibilité », reconnaît-il. Décortiquer ce sentiment qui lui causait tant de maux à travers ses vers lui permet alors, enfin, d’apercevoir Une Nuance au-dessus du noir. Dans « un souci d’aller de l’ombre à la lumière », tant musicalement que personnellement, le rappeur expose son chemin sinueux, mais réaliste. Il amorce le tout en partageant ses déboires et ses colères, à l’image du morceau Du Plomb, écrit en réaction à la mort du jeune Nahel, en 2023. Sur une production menaçante, le rappeur pose un regard froid sur le climat politique actuel, prenant de la hauteur dans Effet de surplomb, bien plus apaisé et réfléchi. De ce titre, se déploie une sorte de résilience qui s’intensifie au fil de l’album, Gringe allant jusqu’à accepter son caractère « hypersensible comme un hyper pouvoir », pour finalement un jour espérer Couler des jours heureux. La musique adoucit peut-être réellement les mœurs, après tout.

 

À La BAM (Metz) jeudi 7 novembre
citemusicale-metz.fr

Tentez de remporter 2 places pour le concert de Gringe qui se déroulera le 7 novembre⁠ à la BAM, Metz en cliquant ici

> La tournée passe aussi par le Point d’Eau (Ostwald) vendredi 8 novembre et à L’Autre Canal (Nancy) mardi 28 janvier 2025
lepointdeau.comlautrecanalnancy.fr 

Photo de couverture : GRINGE © DEBORAH CORCOS

Le pays de Haguenau à portée de pédales

Le pays de Haguenau à portée de pédales

Cet été, redécouvrez le Pays de Haguenau… à vélo ! Pour promouvoir le cyclotourisme, l’Office de tourisme de la ville dévoile une carte de voies aménagées.

Vous ne partez pas en vacances ? Adepte du slow tourisme ? Avide de nouvelles explorations ? Cet été, nous vous proposons de (re)découvrir le Pays de Haguenau à vélo. Pour développer le cyclotourisme, l’Office de Tourisme, en collaboration avec les services techniques de la Communauté d’Agglomération de Haguenau, a dévoilé une carte des voies cyclables comprenant 210 kilomètres de pistes aménagées. Entre ville, champs et forêt, la région réserve bien des surprises.

Enfilez votre plus beau casque, enfourchez votre vélo, on vous guide pour pédaler vers de belles contrées !

 

La piste cyclable au coeur de la forêt de Haguenau © Emma Hodapp

 

Forte d’un riche patrimoine et d’une nature verdoyante, la région recèle nombre de lieux attrayants et étonnants, à découvrir dès la gare de Haguenau. Tout a été mis à disposition pour faciliter la tâche des touristes. Il est possible de louer des vélos Ritmo (classiques ou électriques) directement à la gare et de partir explorer les différents itinéraires. Les personnes déjà équipées peuvent également apporter leur propre matériel, dans les TER et élargir les horizons cyclotouristiques

 

Vélo Ritmo au départ de la gare de Haguenau © Emma Hodapp

Vélo Ritmo au départ de la gare de Haguenau © Emma Hodapp

 

« L’avantage, c’est que la campagne est à côté du centre-ville », souligne François Delcamp, présidente de l’Office de Tourisme. L’occasion de prendre un grand bol d’air frais sans avoir à parcourir des kilomètres.

Escapade en nature

En partant de la gare de Haguenau – ville où il est déjà possible de visiter de nombreux lieux, entre son architecture médiévale, le musée du Bagage ou Historique – vous pouvez rejoindre les bucoliques berges de la Moder et pédaler au bord de l’eau, pour ensuite gagner les champs fleuris de la campagne haguenovienne. Vous arriverez au cœur de la verdoyante Forêt d’Exception pour rouler entre les arbres remarquables jusqu’au fameux Gros Chêne. Le lieu est parfait pour y faire escale car il dispose d’une aire de jeu pour les enfants ainsi qu’une auberge proposant des plats alsaciens, entre tartes flambées, galettes de pomme de terre et desserts gourmands.

La campagne haguenovienne © Emma Hodapp

La campagne haguenovienne © Emma Hodapp

À la découverte du patrimoine alsacien

Découvrez également la région et ses nombreux villages à l’architecture typique, en traversant toute la Vallée de la Moder au fil d’un parcours de 51 kilomètres, des Vosges du Nord à Ingwiller, jusqu’aux berges du Rhin à Drusenheim. Vous y longerez notamment les houblonnières et pourrez même faire escale à la brasserie Uberach, située à Val de Moder, pour y déguster une bonne bière artisanale.

Bonus : l’un des avantages majeurs de la région réside dans le fait que le dénivelé est quasiment nul, rendant la majorité des itinéraires accessibles à tous.

Des circuits sécurisés

Tout au long des trajets, de nombreux aspects sont développés pour les rendre agréables. Pour cela, de nombreux lieux (restaurants, hébergements) sont labellisés « Accueil Vélo », garantissant une qualité d’accueil en permettant notamment de ranger les bicyclettes en sécurité et d’effectuer des réparations si nécessaires grâce à des ateliers et des outils mis à disposition. Des stations d’auto-réparation sont d’ailleurs trouvables dans plusieurs points clé des itinéraires : à la gare de Haguenau, au Gros Chêne et au parc des berges de la Moder.

Carte disponible en agence Ritmo, à l’Office de Tourisme de Haguenau et sur internet
visithaguenau.alsace/decouvrir/velo

Cygocraft, héritage du patrimoine alsacien

Cygocraft, héritage du patrimoine alsacien

Fondée en 2022 par Quentin Hohmann et Josselin Renaud, la coutellerie Cygocraft met le patrimoine alsacien à l’honneur, en créant des couteaux à partir des poutres de maisons à colombages. 

C’est sur les bancs d’une école d’ingénieur que Quentin Hohmann et Josselin Renaud se sont rencontrés. L’un aimait travailler le bois, l’autre, le métal et partageaient déjà un intérêt commun pour le couteau. Se lancer ensemble dans cet entreprenariat était donc un choix tout naturel. Animés par de fortes valeurs telles que l’ancrage local, la durabilité et l’authenticité, les deux amis décident d’axer leurs produits sur ces maîtres-mots, en créant des couteaux issus de matériaux exclusivement français et de bois provenant de poutres de maisons alsaciennes. La démarche permet, en quelque sorte, d’offrir une seconde vie à un morceau de patrimoine alsacien : « Ce sont des poutres qui ont entre 200 et 300 ans, voire plus pour certaines, nous préférons donc les réintégrer à des objets du quotidien et ne pas les laisser partir à la déchetterie », éclaire Josselin.

Le couteau qui redonne vie aux colombages

Chaque couteau est fabriqué à partir de ces poutres, toutes en bois de chêne bi, voire tricentenaires. Grâce aux stries présentes dans ce matériau authentique, tous les manches possèdent leurs propres aspérités : « C’est très aléatoire et ça donne un caractère personnel à chaque lame », décrit le coutelier. Ces dernières sont par ailleurs façonnées à Thiers, haut lieu de la coutellerie en France, renforçant l’authenticité et la qualité de l’objet.
Les associés proposent ainsi deux lignes à la vente. Les Soultz, des couteaux de vie pliables présentant deux types de manches : l’Orignal, dont le design rappelle les colombages d’une maison alsacienne et l’Essentiel, plus sobre. Le Stuck complète la collection, lame de chef dédiée à la préparation culinaire. Pensés dans le but d’être le plus ergonomique possible, ces couteaux allient ainsi l’utile à l’agréable, misant tant sur la praticité que sur l’esthétique. Et pour rendre cet objet toujours plus singulier, chacun d’entre eux est personnalisable : il est possible d’y graver le motif de son choix.

 

 

 

Une entreprise en pleine expansion

Créée en 2022, les résultats de leur aventure sont plus que favorables : Josselin confie que l’entreprise a grandi trois fois plus vite qu’espéré initialement. Il peut désormais se consacrer à 100% sur la fabrication et l’assemblage de manches, assurant ainsi une production plus importante face à la demande toujours grandissante. Cygocraft a déjà conquis l’Alsace et s’exporte désormais partout en France, commence à séduire l’Europe, et même… le Canada !

cygocraft.fr

Un restaurant qui a du culot

Un restaurant qui a du culot

Diplômées de l’Institut Paul-Bocuse à Lyon, Alixe et Élise se sont lancées le pari d’ouvrir Les Culottées : un restaurant d’insertion à Strasbourg. Mêlant cuisine française « comme à la maison », et engagements sociaux et environnementaux, les deux amies ont entre leurs mains une recette alléchante.  

C’est en 2021 que l’aventure Les Culottées démarre réellement : « Élise avait monté toutes les prémices d’un restaurant d’insertion pendant nos études et déjà travaillé dans un établissement de ce type à Marseille. Elle a ensuite voulu créer sa propre entreprise et m’a proposé de faire partie de ce beau projet : j’ai dit oui ! », relate Alixe, co-gérante. En ouvrant ce restaurant, les deux jeunes femmes avaient à cœur de mettre l’accent sur leurs aspirations personnelles en répondant « à des questions sociétales et environnementales » auxquelles elles sont « très attachées », souligne Élise. « Nous avons tout un volet social, mais aussi environnemental avec ce qui se passe dans l’assiette des clients : de la gestion de nos déchets au choix de nos producteurs ».

Restaurant d’insertion
Ce format de restaurant d’insertion permet ainsi d’ajouter une réelle approche humaniste au métier. Les deux amies recrutent en CDD d’Insertion – pouvant durer de quatre mois à deux ans – « des personnes qui ont été éloignées de l’emploi à un moment de leur vie pour diverses raisons », éclaire Alixe. Pour Élise, cela présente un réel avantage pour les employés : « Nous les formons aux métiers de la restauration tout en les accompagnant d’un point de vue socio-professionnel dans la gestion de leur propre projet professionnel. Cela leur permet de lever des freins qui peuvent entraver leur vie personnelle. »

Une carte évolutive et éco-responsable
Cette démarche engagée se traduit également dans l’assiette : les plats proposés sont élaborés à partir de produits frais, locaux et de saison. Afin de respecter ce dernier point, la carte change chaque mois. Surtout, le restaurant se démarque de façon égale grâce à son concept de carte évoluant au fil de chaque journée. « Nous voulions un « comme à la maison », c’est-à-dire que le midi on vient déjeuner, puis l’après-midi nous proposons un goûter. Le soir, les gens peuvent venir boire un verre et dîner. C’est vraiment un lieu qui vit tout au long de la journée », expliquent-elles de concert.
Les Culottées novatrices et engagées espèrent ainsi inspirer leurs confrères et consœurs à ajouter ce soupçon d’engagement à leurs menus.

 

les-culottees.fr