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Intergénérationnel, joyeux et participatif, le festival international jeunes et tous publics À pas contés revient à grands pas, du 9 au 23 février, avec au programme de cette 24e édition une vingtaine de spectacles, dont la moitié sont des créations.
Un temps fort du spectacle vivant qui a attiré 8 000 personnes l’an passé, où compagnies nationales et internationales sont à l’honneur, entre spectacles de marionnette, théâtre, danse, musique et lectures, rythmés par différents moments de partage lors d’ateliers, goûters, masterclass et expositions prévus dans la Métropole Dijonnaise ainsi qu’en milieu rural, au sein de la Communauté de communes du pays d’Arnay Liernais et pour la première fois à Saint-Seine-l’Abbaye : « Ce projet concerne plusieurs écoles du canton, où élèves et enseignants pourront voir le spectacle Bibliothé-Claire, de la compagnie norvégienne Sagliocco Ensemble », annonce Sandrine Cambon, coordinatrice du festival.
L’Arbre à souhaits Le public est invité à un Bal marionnettique inaugural, à la salle Devosge, où sera exposé l’Arbre à souhaits, œuvre du plasticien Benjamin Grivot sur laquelle seront suspendus les voeux des participants pour un avenir meilleur. Le fil conducteur de cette édition est en effet inspiré de la citation suivante, extraite de la pièce Le poids des fourmis, de David Paquet : « Croire que je peux agir sur le monde me donne l’envie d’en faire partie ». L’équipe du festival espérait cette collaboration depuis longtemps avec la compagnie Bluff : « Leur vision résume bien ce que l’on a envie de proposer aux jeunes, c’est-à-dire de réfléchir au monde tel qu’il est : lorsque je regarde le monde, dois-je forcément être pessimiste, ou est-ce que l’optimisme à l’heure actuelle témoigne d’une forme de déni ? ». Cette réflexion philosophique, David Paquet l’a menée avec des collégiens et des personnes plus âgées dont les réponses ont été compilées dans un manifeste adressé à la presse et aux élus en clôture de la manifestation.
Du rêve à la réalité… Après la venue en décembre dernier de Faustine Noguès pour Surprise Parti, son spectacle autour de l’engagement politique d’Angela Davis, la metteuse en scène sera de nouveau présente pendant le festival avec Moi c’est Talia, questionnant l’esprit rêveur et ce dont est constitué le cours des pensées à l’état méditatif. « Ce qui nous intéresse, c’est de montrer la relation qui existe entre un spectacle jeune public et un spectacle tout public que l’on programme pendant la saison », développe Sandrine Cambon. Unearticulation qui s’opère dans cette édition en dessinant la trajectoire de l’utopie au champ des possibles et à leur concrétisation.
Cette édition philanthropique puise ainsi dans l’imaginaire de chaque génération la formule d’un futur réinventé, plus optimiste et libéré de ses chimères collectives, dont on entrevoit les pré-figurations bienveillantes au travers des illustrations fantasmagoriques de la charte graphique du festival, signée par Nicolas Baguet.
24e festival international jeune et tous publics Billetterie : +33 (0)3 80 30 98 99 abcdijon.org
Inauguration vendredi 9 février à 19 h 30 (salle Devosge) Du 9 au 23 février
Rituel musical et vibrant de la rentrée à Dijon depuis plus de 20 ans, Lalalib est le rendez-vous à ne pas manquer, avec 10 groupes programmés sur deux scènes : place du Théâtre et place de la Libération. Christine Martin, adjointe au maire en charge de la culture, revient sur la 21e édition de ce concert gratuit.
Avec 30 000 personnes venues l’année précédente, comment Lalalib a-t-il fédéré autant le public, devenant la manifestation en extérieur la plus importante à Dijon ?
Il s’est construit au fil du temps, créé en 2002, pour offrir un temps culturel gratuit et proposer un moment agréable pour toutes les générations avant la rentrée. C’est un moment de fête, pour lequel chacun va inviter ses amis à venir ; il y a des gens qui viennent de très loin pour ce concert, les Dijonnais et Dijonnaises y sont habitués et l’attendent, car c’est une possibilité de se faire plaisir et de se retrouver en écoutant de la belle musique. C’est aussi le reflet d’un engagement fort et de notre travail en matière de politique culturelle à Dijon, avec la gratuité des bibliothèques, des musées ou encore d’événements comme la Parade métisse au quartier de la Fontaine d’Ouche.
Quel en est l’esprit ou le leitmotiv ?
La philosophie est toujours la même : l’éclectisme, avec la volonté de rassembler des générations mais aussi des styles musicaux que l’on a pas tous l’habitude de voir réunis au même endroit et au même moment. On essaye de proposer une affiche qui soit toujours de qualité et de faire plaisir autant à des personnes expertes et très engagées dans la musique, qu’à des personnes aux goûts plus variés. Depuis quelques années, on amène aussi des musiques rap. C’est l’un des mouvements les plus forts aujourd’hui et la plupart des rappeurs ont une poésie incroyable, il suffit de les écouter. Une esthétique qui n’est pas réservée aux hommes, car beaucoup de femmes viennent revendiquer leur place à cet endroit là, avec des textes féministes ou engagés. C’est ce que l’on appelle le rap conscient.
Quels sont les choix de programmation qui lui donnent son identité musicale ?
Dijon a connu une épopée incroyable, celle du club l’An-Fer et une scène électronique toujours extrêmement active, il est donc important de mettre en avant cette histoire et cette culture là et c’est ce qui fait la signature de ce concert. À partir d’une certaine heure, on sait qu’une partie du public va peut être partir et qu’un autre public va arriver pour danser lors du live d’Acid Arab. Ce qui a aussi toujours prévalu également, c’est de mettre en avant des groupes émergents issus du territoire, comme cette année avec Diamong Dog ou Poltergeist. Lalalib est l’opportunité pour eux de faire leur première grosse scène, place de la Libération et place du Théâtre, deux plateaux qui permettent de présenter plus d’artistes et de pouvoir circuler tranquillement sans être concentré à un seul endroit.
Mixer les styles, comme avec l’artiste Yoa, aux textes forts et qui planent entre ‘’bedroom pop’’ et sons électroniques, mais aussi mixer les cultures…
Oui, Acid Arab, c’est de la musique électronique mêlée à des sons orientaux, représentative d’une espèce de fraternité musicale mondiale. Cette ouverture me semble importante : on construit des choses ensemble, influencé par tout ce qui peut se passer dans le monde, sans être ancré et fermé sur un tout petit territoire. C’est aussi le cas avec Altin Gün, sextet de rock psychédélique néerlandais et turc. Je trouve formidable que l’on puisse inviter des groupes internationaux, aux sonorités que l’on a moins l’habitude d’entendre et qui peuvent trouver écho ici et faire plaisir à tout le monde.
Quels ont été vos meilleurs moments du Lalalib ?
Cela m’amuse de voir Izïa Higelin programmée cette année, car son père l’a fait lui aussi. J’ai des souvenirs incroyables du concert de Daho, car c’est ma génération, mais j’ai aussi en tête des moments formidables avec la venue de Stromae et d’Eddy de Pretto. On a eu des plateaux à chaque fois merveilleux et je me souviens de la générosité de Stephan Eicher, ne voulant pas que les gens le photographient pendant son concert, mais qui à la fin est resté sur scène pour que le public puisse prendre des photos, descendant ensuite avec ses musiciens, non pas côté coulisses, mais côté public. Voilà des moments d’émotion que l’on partage grâce à ce concert de rentrée.
Lalalib
Avec Izïa, Jeanne Added, Acid Arab,Altin Gün, Kikesa, Winnterzuko, Death Valley Girls, Yoa, Poltergeist, Diamond Dog
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