Casse-tête

par | 6 janvier 2023 | Culture

Chahutant les traditionnels discours sur l’art, les hiérarchies et les classifications par époque et par genre, l’exposition Architectures impossibles offre une plongée sensorielle dans des univers déconcertants qui bousculent radicalement nos perceptions immédiates et nos habitudes cognitives.

Architectures impossibles

Commissariat Sophie Laroche, conservatrice du patrimoine chargée des collections du XIVe au XIXe siècle au musée des Beaux-Arts de Nancy

3 place Stanislas

+33 (0)3 83 85 30 01

musee-des-beaux-arts.nancy.fr

Jusqu’au 19 mars

Comment l’architecture, gouvernée par des règles strictes et des dogmes intangibles, pourrait-elle être impossible ? Partant de cette contradiction, l’exposition kaléidoscopique présentée au musée des Beaux-Arts de Nancy explore les multiples voies empruntées par les artistes, de la Renaissance à aujourd’hui, pour faire « déraisonner » l’architecture.

Affranchie des codes rigides dans laquelle l’emprisonne sa seule existence bâtie, l’architecture est susceptible de porter des idées comme de sonder les tréfonds de la pensée humaine, la mémoire, l’inconscient. Telle qu’elle surgit dans notre imaginaire, elle constitue une source d’inspiration majeure pour l’histoire de l’art et a fécondé à toutes les époques l’inspiration des artistes, qui puisent dans l’imaginaire architectural un puissant potentiel d’évocation propre à surprendre, déstabiliser, questionner, dénoncer.

Sans prétendre explorer de manière exhaustive un sujet infini du fait des mises en abyme et des multiples lectures qu’il autorise, elle est orchestrée en cinq chapitres thématiques placés chacun sous les auspices d’une notion offrant autant de clés d’interprétation possibles du thème : caprice, démesure, égarement, menace et perte. Certains  motifs comme le labyrinthe, la tour, l’escalier, la maison, le château servent de fil conducteur à un voyage dans des mondes étranges, fabuleux et inquiétants, où la présence humaine a souvent entièrement disparu.

Placée dans un esprit d’ouverture, l’exposition ne se limite pas à la peinture et à l’art sur papier, deux médiums privilégiés de l’« artiste bâtisseur » comme de l’architecte (lorsque celui-ci choisit de délaisser règles et compas pour s’emparer du pinceau et du burin). Elle offre plus largement des résonances avec la littérature, la photographie, le cinéma et le jeu vidéo et propose autant de voyages dans des univers tantôt jubilatoires, tantôt angoissants, où l’architecture occupe la première place. Bien plus qu’un simple élément de contexte ou décor d’arrière-plan, celle-ci joue la partition symbolique de la flânerie onirique ou de l’errance psychologique et sert tour à tour aux artistes de terrain de jeu, d’exploration psychique, de revendication sociale ou de contestation politique.

Réunissant plus de 150 oeuvres de toute nature issues d’institutions nationales, internationales et de collections particulières, elle rassemble plus de 80 artistes.

Lire aussi

Première ville française désignée Capitale mondiale du livre par l’UNESCO,...

Pin It on Pinterest

Share This