Le Suisse Nuit Incolore continue de briller sur la scène francophone. Fort d’un premier album éclectique, le voilà en pleine tournée.
Un album et un NRJ Music Award plus tard, Théo Marclay, alias Nuit Incolore, a aussi concouru aux Victoires de la musique 2024, dans la catégorie Révélation francophone de l’année. Si ce sacre lui a échappé, le jeune chanteur a toutefois déjà trouvé sa place dans l’univers musical transfrontalier, en tout juste deux ans. Entre emo-pop et hip-hop mélancolique, La Loi du papillon, son premier opus, explore son passage de l’ombre à la lumière. « J’avais deux mois pour le créer », se souvient-il avec un sourire dans la voix. « Je me suis retrouvé à écrire dans le train, en allant à Marseille, en voyageant en avion au Japon et pendant mes trajets en Suisse. Le projet a évolué avec moi, il est allé partout, ce qui me semble cohérent avec ce thème de l’évolution. » Parmi 16 titres – tous en français, une façon « d’être compris par [ses] grands-parents et de ne pas se retrouver loin des gens » –, trois d’entre eux sont co-écrits et performés en duo. Bêtes noires, Paradoxe et Rendez-vous sont ainsi partagés avec Tsew the Kid, Mentissa et le groupe Kyo. « Au début, j’avais très peur de travailler avec eux », confie le jeune homme de 22 ans. « Je savais que je ne voulais pas travailler seul, mais je craignais de ne pas être à la hauteur. Finalement, je me suis rendu compte que ces échanges m’ont permis de m’ouvrir à d’autres avis musicaux. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ce sont les chansons de l’album que je préfère, d’autant qu’elles appartiennent à trois styles bien différents. »
« J’attire la foudre j’attire les bêtes noires / Ça m’emprisonne bien loin de toi », reprend-il dans le très rock Bêtes noires, morceau hip-hop teinté de désespoir et de pessimisme. « Tout a une fin », analyse-t-il. « La carrière d’un artiste est éphémère, il faut savoir en profiter sans se perdre, en gardant les pieds ancrés dans le sol. Paradoxalement, le piège est également de ne pas en redemander assez. » A contrario, le violon et le piano posés sur Paradoxe apportent une esthétique plus tendre et pop à l’ensemble. « Mentissa et moi avons tous les deux été adoptés, nous ne connaissons pas nos origines. Lorsque j’ai su que nous travaillerions ensemble, j’ai tout de suite voulu faire quelque chose de doux. » Quant au duo pop-rock avec Kyo, la thématique du suicide y est abordée : « Je compte les secondes, le doigt sur la détente / Je n’appuierai jamais, je pleure ceux qui l’ont fait ». « Travailler avec Benoît Poher et son groupe a vraiment été le gâteau sur la cerise ! », lance l’artiste. « Je me rappelle du jour où mon éditrice est venue me voir, me disant que Kyo m’appréciait. Je n’y croyais pas. Nous nous sommes ensuite rencontrés dans un bar parisien, puis la collaboration a pris forme. »
Au Moloco (Audincourt) vendredi 22 mars, à La Vapeur (Dijon) samedi 23 mars, à L’Autre Canal (Nancy) mercredi 27 mars, à la BAM (Metz) mercredi 3 mai et au Bœuf sur le Toit (Lons-le-Saunier) jeudi 4 mai
Paru chez Wagram Music
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