Le plat d’hiver de The Chef Tomy

Le plat d’hiver de The Chef Tomy

À 27 ans, Thomas Loeffler, alias The Chef Tomy, publie des recettes vegan sur les réseaux sociaux et multiplie les projets. Rencontre.

 

C’est entre 2019 et 2021, en parallèle de son Master en commerce international en Colombie, que Thomas Loeffler décide de suivre une formation en cuisine végétale. S’il aime se retrouver derrière les fourneaux depuis son enfance, la passion démarre vraiment à cet instant. « J’ai commencé à faire des pâtisseries françaises, type éclairs et choux à la crème, et peu à peu, les Colombiens ont voulu en acheter », sourit-il. À la fin de ses études, il ne se voit toutefois pas ouvrir une boutique en Amérique latine. De retour en France, il autoédite plusieurs e-books et se lance peu à peu sur les réseaux. Aujourd’hui, presque 500 000 personnes suivent ses aventures culinaires sur Instagram, et 243 000 sur TikTok. Il y a quelques mois, il a également sorti son premier livre papier, Petits plats vegan avec The Chef Tomy (10,90 €, paru aux éditions Marabout), réunissant 30 fiches recettes proposant des alternatives à la viande, avec des produits principalement locaux et de saison.

 

Le wellington végétal figure par exemple entre ses pages. En remplacement de la viande de bœuf initialement utilisée, Thomas opte pour un assortiment de lentilles et de noix. Des aliments riches en vitamines, idéaux pour se préparer à l’hiver. D’ailleurs, pour faire le plein d’énergie en prévision de cette saison, le jeune homme propose un repas aux petits oignons. En entrée, « une soupe de courge de butternut, ou de potimarron, car ce sont des légumes remplis de nutriments. Pour le plat, on retrouve le wellington en pièce centrale, accompagné d’un gratin dauphinois composé de chou-fleur, brocolis et choux de Bruxelles. » Quant au dessert, la question ne semble même pas se poser : « Une tarte tatin ! », assure-t-il sans détour. « On peut garder les pommes assez longtemps, ce qui est bien pratique. »

 

 

Parmi les projets que le chef a sur le feu, le développement de cours de cuisine est en ligne de mire. Une première expérience en collaboration avec la Fondation GoodPlanet, sensibilisant les publics aux enjeux environnementaux, lui a permis de diriger des ateliers auprès d’adultes et de familles. « C’était génial de me retrouver au contact d’enfants et de personnes curieuses de ma cuisine », confie-t-il. « À l’avenir, pourquoi ne pas intervenir lors d’événements ou dans des écoles, ça peut être sympa ! » Un deuxième ouvrage est également prévu l’année prochaine. Il se concentrera cette fois-ci sur l’alimentation végétale, dans le cadre d’un régime sportif.

thecheftomy.com

Ses vidéos sont à retrouver sur Facebook, Instagram et TikTok

Léana Montana suit sa voix

Léana Montana suit sa voix

À 22 ans, la Mosellane Léana Montana fait de plus en plus résonner ses cordes vocales dans le doublage français. Cet automne, la jeune femme participe à de nouvelles grosses productions.

 

Ruby, l’ado Kraken, Alerte Rouge, Asteroid City, Call of Duty, Hogwarts Legacy : l’héritage de Poudlard… des noms de films d’animation, longs-métrages ou jeux vidéo qui en imposent. Ils ont tous un point commun : Léana Montana.

Originaire de Stiring-Wendel, près de Forbach, la comédienne grimpe peu à peu les échelons de la profession. « J’ai appris à doubler sur le tas, en 2020, car je cherchais un job étudiant », révèle-t-elle avec un sourire. Initiée au théâtre dès ses huit ans et formée plus tard en art dramatique, l’acting est un monde qui l’a toujours attirée.

Après quelques castings et rencontres avec des directeurs artistiques, Léana a la chance d’être retenue pour incarner l’un des enfants d’Alerte Rouge, projet des studios Disney Pixar, sorti en 2022. « C’est l’un de mes premiers dessins animés », précise-t-elle. « J’y joue Priya, une ado blasée. Je me suis vraiment amusée à parler d’un ton lent et bas », ajoute la doubleuse, également intermittente du spectacle, dans une parfaite imitation de son personnage. Une expérience dont elle ne garde que de bons souvenirs, d’autant que la directrice artistique avec laquelle elle travaille est Barbara Tissier, interprète française de l’incontournable Fiona dans la saga Shrek !

© Jessy Dubuis

Depuis quelques semaines, Léana prend de nouveau part à un projet d’envergure. La licence Starfield, nouvelle création de Bethesda Game Studios, fait appel à son timbre flûté et enjoué pour incarner la jeune Cora Coe dans ce jeu vidéo de science-fiction. « On m’a d’ailleurs demandé d’alléger mon intonation, car je suis plus vieille qu’elle », ajoute-t-elle. « Avant d’enregistrer en studio, je ne sais pas toujours sur quel personnage je vais tomber. Mais à chaque fois, je fais des exercices de diction et d’articulation pour m’échauffer. »

Des rôles d’adolescentes qui lui conviennent pour l’instant, bien qu’elle espère pouvoir interpréter plus de petits garçons et héroïnes de jeux vidéo à l’avenir. « J’aime doubler dans des jeux vidéo, on travaille sans image donc je dois jouer le texte. Je trouve l’univers plus immersif et compte davantage sur mon imagination pour visualiser les scènes. » Les directeurs artistiques lui conseillent alors de « timbrer sa voix », de la « projeter » ou bien « d’adresser une phrase. » Un jargon peu commun pour tout un chacun, mais Léana l’assure, « autrement, je parle comme les autres humains ! »

 

Vous pouvez suivre Léana & ses aventures sur Instagram 

Round 2 pour Trapoline

Round 2 pour Trapoline

Mélange de trap, hip-hop et electro-rock, Trapoline souffle ses notes décalées sur la scène strasbourgeoise depuis 2019. Le quatuor est de retour avec Luxembourg et prépare son deuxième EP.

 

Avec leurs lunettes en verre fumé en forme d’étoile et leurs K-ways fluo tout droit sortis d’un dressing des années 1990, les quatre amis de Trapoline imposent un style coloré. Âgés de 21 à 26 ans, Victoria, Antoine, Rémi et Louis-Taïs – les Colverts, comme ils se surnomment entre eux – pensent leurs personnages hauts en couleurs comme des exagérations d’eux-mêmes, « une façon de créer une séparation entre notre personnalité à la vie et à la scène », affirme Louis-Taïs, spécialiste rap de la team. Il précise : « En vrai, nous ne sommes pas aussi fous ! » La folie de ces drôles d’oiseaux passe aussi par leurs paroles décomplexées, ornées du son des basse, guitare et autre synthé. « Je reviens du Luxembourg, excusez-moi […] Luxembourg, c’est toi que j’aime ! », scande ainsi Victoria, la chanteuse à la voix pop pleine et harmonieuse, dans leur tout nouveau morceau. Ironie du sort, aucun d’eux ne s’est jamais rendu dans ce pays ! « Dans Luxembourg, mais aussi dans les trois autres extraits de Dancefloor Trash, notre nouvel EP, qui sortira en octobre, nous avons cherché à renforcer l’énergie du live », révèle Rémi, le bassiste. « Nous avons la volonté d’affirmer une nouvelle image, de créer des productions plus recherchées et plus détaillées instrumentalement », ajoute-t-il. Luxembourg est ainsi un titre en deux parties, une première pour le groupe. Dans un premier temps, un solo de slap bass se marie à des influences technos et festives. Avec un refrain frais et entêtant, la fine équipe cavale à cent à l’heure ! Puis, à l’inverse, la seconde moitié ralentit la cadence, posant une ambiance jazzy, plus sensuelle et lascive. Le texte, aguicheur à souhait, laisse immanquablement imaginer un décor capitonné baigné de lumières tamisées : « Je crois que j’ai oublié ma chemise… quel dommage », susurrent les deux chanteurs avec un sourire à peine voilé.

 

À mi-chemin entre les vibes trap et électroniques de Lorenzo et la fièvre sauvage de Shaka Ponk, les jeunes Colverts sont également de plus en plus comparés à Therapie TAXI, trio provocateur reconnu pour une écriture piquante tout aussi fantaisiste. « C’est plutôt drôle, car nous ne les avons jamais écoutés », s’amuse le rappeur. « Il serait peut-être temps de s’y mettre ! » renchérit son acolyte bassiste avant de conclure que le prochain opus de Trapoline prévoit « une esthétique différente à chaque morceau, alternant entre rock, hyperpop et hip-hop. » Rendez-vous dans un mois !

 

Trapoline se produit au cours de la 6e édition de Campus Alternatif (Campus de l’Esplanade, Strasbourg) le 7 septembre, événement musical coorganisé par le Crous de Strasbourg et l’Unistra

Sortie du single Luxembourg le 22 septembre

Sortie de l’EP Dancefloor Trash le 6 octobre

Release party à la Pokop le 6 octobre (20h, gratuit)

En concert à La Maison Bleue (Strasbourg) le 20 octobre

 

La tête dans les licornes

La tête dans les licornes

À 27 ans, Bruno Graffer vit de sa passion pour le graff sur les réseaux sociaux. Customisation, peinture, participation à des festivals… le Strasbourgeois multiplie les projets en 2023.

 

« J’aime dessiner sur des paires de baskets, je croque les cartes Pokémon en personnages parodiques depuis peu, j’ai eu la chance de peindre une pièce entière lors du dernier festival parisien Colors, en février… c’est que du fun ! » Bruno Bosse, alias Bruno Graffer, profite de chacune de ses réalisations pour l’immortaliser en vidéo, avant de la poster sur Internet. Avec quelque 221 000 abonnés sur Instagram, 593 000 sur YouTube et plus de 3 millions sur TikTok, le jeune homme aux cheveux décolorés et à la barbe de hipster a la chance de vivre de son art depuis fin 2020. « C’est aussi dû à l’effet Covid et aux confinements », admet-il. « À cette période, je vivais chez mes parents et j’avais également beaucoup plus de temps pour créer. »

 

Aujourd’hui, le Strasbourgeois originaire de Haute-Savoie n’est plus un anonyme dans l’univers de la création de contenus. « Il y a deux ans, j’ai pu peindre une fresque pour le youtubeur Squeezie… c’est l’un des projets que j’ai préférés ! » sourit-il. « Non seulement, il compte parmi ceux qui m’ont demandé le plus de temps et de réflexion, mais surtout, le résultat est impressionnant. » Un peu comme les 700 noms d’abonnés inscrits au marqueur sur le mur de son salon, qui ne passent définitivement pas inaperçus : « Cette idée a été lancée en 2021, durant un live sur la plateforme Twitch. Cela crée du lien avec ma communauté, mais actuellement, je n’ai plus de place… je me souviens pourtant de Vernex, le tout premier nom à y avoir été écrit. »

 

Bruno se rappelle aussi ses débuts avec le street art. « J’ai grandi dans un petit village haut-savoyard, donc autant dire que l’art urbain, là-bas, il n’y en a pas beaucoup. C’est déjà compliqué d’en voir, alors pour en faire, c’est encore pire ! » En 2016, il déménage à Lyon et débute une remise à niveau en arts appliqués, avant de se spécialiser en design graphique numérique à Villefontaine. En deux ans, il « découvre un peu ce monde, mais le regarde plus qu’il n’en fait partie. » Ce n’est qu’en 2018 qu’il arrive à Strasbourg, pour un master en design graphique au Corbusier. Là, il se familiarise avec le collage et apprend les règles du milieu, grâce à des échanges avec des artistes locaux.

 

En un peu plus d’un an, Bruno Graffer colle quelque 500 illustrations sur des boîtiers électriques, un espace « qui ne dérange personne et n’appartient ni au propriétaire du bâtiment, ni à la ville. » Toutefois, moins de cinq créations perdurent à l’heure actuelle, faisant du collage « un art frustrant et très éphémère. » D’autres belles rencontres émaillent également le parcours de ce professionnel de la bombe de peinture, notamment celle avec l’adjoint à la culture d’Angers. « L’été dernier, un ami et moi collions une céramique dans la ville, quand un homme nous a reconnus », se remémore-t-il. « Très naturellement, je lui ai proposé d’aller discuter autour d’une pizza, mais ce n’est qu’après que j’ai appris qui il était. Il adorait ce que nous faisions, il trouvait que ça décorait bien l’environnement. C’est génial qu’une telle personne apprécie notre travail ! Avec l’arrivée des beaux jours, Bruno réfléchit à l’organisation de séances de dessin à la craie, place Kléber, tous les mercredis. Une façon d’initier les curieux, comme il l’a lui-même été.

 

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Prendre de la hauteur à Breitenbach

Prendre de la hauteur à Breitenbach

C’est un projet qu’Emil Leroy-Jönsson a porté huit ans, avant de pouvoir ouvrir, en juillet 2020, le 48° Nord Landscape Høtel (empruntant son nom à la latitude du site), l’un des endroits les plus étonnants d’Alsace. Hébergement composé de 14 hyttes – version scandinave de la hutte – accrochées à la montagne, il est, selon son concepteur, « un espace de liberté, où se conjuguent ouverture sur la nature et possibilité de profiter d’un lieu chaleureux. » Pour imaginer les quatre types de cabanes (deux ou quatre personnes, certaines étant munies de sauna ou de jacuzzi privatifs), le paysagiste a fait appel à un grand nom de l’architecture contemporaine, le norvégien Reiulf Ramstad. Cocons de vie, ces maisons de bois – « Du châtaigner des forêts de Breitenbach, scié en Alsace », précise Emil – hésitent entre épure élégante et harmonie minimaliste chic. Grâce à la sobriété des espaces s’ouvrant sur les paysages somptueux d’un site classé Natura 2000* et à la douceur des intérieurs (évidemment dépourvus de télévision) dont certains tutoient les nuages, chacun peut se laisser aller à une douce rêverie, quittant la frénésie de la vallée.

 

L’épicentre de ce charmant village nordico-alsacien est un long bâtiment passif abritant la réception, un spa et un restaurant où officie Frédéric Metzger. Jeune chef à l’instinct sûr et affûté, il est passé par de belles maisons. Les assiettes des menus sont composées d’ingrédients bio et locaux cultivés, cueillis, élevés, péchés ou chassés à moins de 150 kilomètres. La distance est divisée par cinq pour les vins, avec des flacons signés Jean-Pierre Rietsch ou Jean-Paul Schmitt. Aficionado de la gastronomie scandinave, le chef revendique une cuisine brute et spontanée, assumant une fascination pour René Redzepi, mythique trois Étoiles au Noma de Copenhague, puisqu’il utilise les techniques ancestrales de fumage et de fermentation. Le rapport au produit est frontal et la technique maîtrisée pour une cuisine brutaliste et goûteuse en diable où les saveurs sont démultipliées.

 

Le 48° Nord Landscape Høtel est situé 1048 route du Mont Sainte-Odile (Breitenbach). Séjours à partir de 225 € la nuit pour 2 adultes. Restaurant ouvert les soirs ainsi que le dimanche midi. Menus de 62 à 85 €.
hotel48nord.com

*Sites possédant une forte valeur patrimoniale en raison de leur faune ou de leur flore. On recense notamment ici la présence du Grand Murin, rare espèce de chauves-souris.