La tête dans les licornes

par | 30 mai 2023 | Style de vie

À 27 ans, Bruno Graffer vit de sa passion pour le graff sur les réseaux sociaux. Customisation, peinture, participation à des festivals… le Strasbourgeois multiplie les projets en 2023.

 

« J’aime dessiner sur des paires de baskets, je croque les cartes Pokémon en personnages parodiques depuis peu, j’ai eu la chance de peindre une pièce entière lors du dernier festival parisien Colors, en février… c’est que du fun ! » Bruno Bosse, alias Bruno Graffer, profite de chacune de ses réalisations pour l’immortaliser en vidéo, avant de la poster sur Internet. Avec quelque 221 000 abonnés sur Instagram, 593 000 sur YouTube et plus de 3 millions sur TikTok, le jeune homme aux cheveux décolorés et à la barbe de hipster a la chance de vivre de son art depuis fin 2020. « C’est aussi dû à l’effet Covid et aux confinements », admet-il. « À cette période, je vivais chez mes parents et j’avais également beaucoup plus de temps pour créer. »

 

Aujourd’hui, le Strasbourgeois originaire de Haute-Savoie n’est plus un anonyme dans l’univers de la création de contenus. « Il y a deux ans, j’ai pu peindre une fresque pour le youtubeur Squeezie… c’est l’un des projets que j’ai préférés ! » sourit-il. « Non seulement, il compte parmi ceux qui m’ont demandé le plus de temps et de réflexion, mais surtout, le résultat est impressionnant. » Un peu comme les 700 noms d’abonnés inscrits au marqueur sur le mur de son salon, qui ne passent définitivement pas inaperçus : « Cette idée a été lancée en 2021, durant un live sur la plateforme Twitch. Cela crée du lien avec ma communauté, mais actuellement, je n’ai plus de place… je me souviens pourtant de Vernex, le tout premier nom à y avoir été écrit. »

 

Bruno se rappelle aussi ses débuts avec le street art. « J’ai grandi dans un petit village haut-savoyard, donc autant dire que l’art urbain, là-bas, il n’y en a pas beaucoup. C’est déjà compliqué d’en voir, alors pour en faire, c’est encore pire ! » En 2016, il déménage à Lyon et débute une remise à niveau en arts appliqués, avant de se spécialiser en design graphique numérique à Villefontaine. En deux ans, il « découvre un peu ce monde, mais le regarde plus qu’il n’en fait partie. » Ce n’est qu’en 2018 qu’il arrive à Strasbourg, pour un master en design graphique au Corbusier. Là, il se familiarise avec le collage et apprend les règles du milieu, grâce à des échanges avec des artistes locaux.

 

En un peu plus d’un an, Bruno Graffer colle quelque 500 illustrations sur des boîtiers électriques, un espace « qui ne dérange personne et n’appartient ni au propriétaire du bâtiment, ni à la ville. » Toutefois, moins de cinq créations perdurent à l’heure actuelle, faisant du collage « un art frustrant et très éphémère. » D’autres belles rencontres émaillent également le parcours de ce professionnel de la bombe de peinture, notamment celle avec l’adjoint à la culture d’Angers. « L’été dernier, un ami et moi collions une céramique dans la ville, quand un homme nous a reconnus », se remémore-t-il. « Très naturellement, je lui ai proposé d’aller discuter autour d’une pizza, mais ce n’est qu’après que j’ai appris qui il était. Il adorait ce que nous faisions, il trouvait que ça décorait bien l’environnement. C’est génial qu’une telle personne apprécie notre travail ! Avec l’arrivée des beaux jours, Bruno réfléchit à l’organisation de séances de dessin à la craie, place Kléber, tous les mercredis. Une façon d’initier les curieux, comme il l’a lui-même été.

 

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