Vladimir Poutine a-t-il besoin d’un ophtalmo ?

Vladimir Poutine a-t-il besoin d’un ophtalmo ?

Quand on sait, en France, combien de temps il faut patienter pour obtenir de son ophtalmo attitré un simple rendez-vous de routine, on n’imagine pas ce que cela doit être en Russie. Là-bas, on a beau être président de la Fédération de Russie, on peut patienter des dizaines d’années avant d’esquisser le moindre espoir de bénéficier de la moindre consultation.

C’est ce qui apparaît sur le site officiel du Kremlin, où a été postée une vidéo présentant le maître des lieux en grande conversation avec le président de la Cour constitutionnelle de la Fédération de Russie, l’avocat Valery Zorkin. Je transcris, pour votre bonne information, la teneur de leurs échanges :

« Valery Zorkin. Je voudrais profiter de cette occasion pour dire que nous avons trouvé une copie d’une carte du XVIIe siècle à la Cour constitutionnelle. Cette carte a été fabriquée par les Français sous le règne de Louis XIV et date du milieu ou du début de la seconde moitié du XVIIe siècle. Pourquoi l’ai-je apporté ? Monsieur le Président ? Parce qu’il n’y a tout simplement pas d’Ukraine sur cette carte !

Vladimir Poutine. Non, évidemment que non.

Valery Zorkin. Pas d’Ukraine. Il y a deux autres territoires, Rzeczpospolita (Pologne) et Cossackia (patrie des Cosaques), ainsi que le grand Tsarat de Russie. Pourquoi ai-je risqué de vous montrer cette carte ? En raison des nombreuses spéculations sur les origines et l’apparition des États.

Vladimir Poutine. Eh bien, nous savons que ces territoires faisaient partie de la Pologne, mais plus tard, ils ont demandé à être incorporés au Tsarat moscovite, et c’est ainsi qu’ils sont devenus une partie du Tsarat moscovite. Ce n’est qu’après la Révolution d’Octobre que divers quasi-États sont apparus et que le gouvernement soviétique a créé l’Ukraine soviétique. C’est un fait bien connu. Avant cela, il n’y avait pas d’Ukraine dans l’histoire de l’humanité.

Valery Zorkin. Je ne vous ai pas dit cela car des poursuites pénales ont été engagées en Ukraine contre tous les juges de la Cour constitutionnelle…

Vladimir Poutine. Vraiment ?

Valery Zorkin… pour les décisions que nous avons rendues en 2014 et dans le cadre de l’opération militaire spéciale. Je voulais juste dire la vérité.

Vladimir Poutine. C’est clair. Ce n’est qu’un des documents. Où la carte a-t-elle été réalisée ? Est-ce une carte française. C’est dans les archives ?

Valery Zorkin. Oui, nous en avons une copie, et le document original est au Louvre en France. Voici une courte description de la carte. Il y a plusieurs erreurs dedans.

Vladimir Poutine. Bien sûr, pas toutes les régions de l’Ukraine soviétique, mais seulement sa partie nord-ouest a été incorporées à la Pologne.

Valery Zorkin. Exactement, c’est pourquoi j’ai dit qu’il y avait des erreurs mineures dans la description, les erreurs de traduction. L’important, c’est que ce n’est pas nous, mais les Français qui l’ont fait.

Vladimir Poutine. Oui, bien sûr, ils ont mis sur la carte ce qu’ils ont vu en vrai, sur le terrain.

Valery Zorkin. Cela a été fait sous le règne de la dynastie Romanov.

Vladimir Poutine. Je vois. Merci beaucoup. »

Fin de l’échange entre le président de la Fédération de Russie et son très déférent président de la Cour constitutionnelle russe. Sauf que plusieurs internautes, spécialistes des affaires russes, ont pris la peine de vérifier sur la carte française du XVIIe siècle montrée par Valery Zorkin à Vladimir Vladimirovitch Poutine la véracité des assertions communes à l’un et à l’autre. Sur la carte, figure une certaine « Ukraine, pais des Cosaques » (Ukraine, pays des Cosaques), à laquelle est adjointe, par surcroît, une certaine « Ocrainia », que le même géographe français situe très précisément au nord exact de la mer d’Azov.

Plus encore : un cartographe français de la même époque (XVIIe siècle), Guillaume le Vasseur de Beauplan, réalise une carte descriptive de l’Ukraine et écrit un petit mémoire intitulé : Description d’Ukranie, qui sont plusieurs provinces du Royaume de Pologne.

Vladimir Poutine est ainsi bien bigleux. Acheter une canne blanche et un chien-guide ne serait pas superflu à ce nouveau Stevie Wonder qui dirige le Kremlin sans toucher au piano. Bien évidemment, ses supporters français l’aimeront encore davantage. Il ne faut pas en douter. Ils se plaignent du trop de musulmans en France, mais s’accommodent très bien que leur nouvel héros russe s’allie avec l’islamiste Kadyrov pour mater les Ukrainiens. Deux poids, deux mesures. Toujours. Au sacrifice de la vérité. Toujours

34.499 bouteilles de Champagne détruites au Havre

34.499 bouteilles de Champagne détruites au Havre

Les douaniers n’ont pas chômé pour détruire ce qui n’apparaissait pas être comme nos plus grands crus

La scène se passe au Havre. Mercredi, les douaniers s’emploient à détruire 34.499 bouteilles de soda en provenance de Haïti. La raison ? Les bouteilles portent le nom de « Champagne ».

Elles avaient été saisies en 2021 en raison de leur dénomination plutôt curieuse pour un liquide à la couleur orange vif. Le Tribunal judiciaire de Paris s’était prononcé sur l’affaire, concluant à une atteinte à l’appellation d’origine protégée « Champagne ».

La DGCCRF (Direction de la concurrence, consommation de répression des fraudes) n’était pas en reste, puisqu’elle avait décidé de rappeler le produit en raison d’une « quantité excessive d’acide benzoïque ». Excusez du peu.

On se souviendra aussi qu’en février 2023, une cargaison de 2352 canettes de bière portant l’inscription « The Champagne of Beers » avait été saisie puis détruite dans le port d’Anvers (ville à visiter, rien que pour l’endroit).

Mais la plus grande escroquerie de tous les temps concernant le champagne ne concerne ni Haïti ni les États-Unis, mais l’Alsace, notre chère Alsace.

Nous sommes en 1900 : ça ne nous rajeunit pas. Un viticulteur alsacien, Julien Dopff a fait un stage de deux ans à Epernay pour y apprendre la méthode champenoise. Il l’apprend si bien que, revenu dans son vignoble alsacien de Riquewihr, il commercialise un « Champagne Dopff », champagne d’Alsace inimitable. Son nouveau champagne connaît un succès sans précédent en Allemagne, d’autant plus que, provenant de la province annexée, ce vin effervescent n’est pas imposé par des taxes douanières extravagantes.

En 1918, quand l’Alsace redevint française, les choses ne tardèrent pas à changer. Les vignerons champenois réclamèrent que l’appellation « Champagne » ne concernent que les vins issus du terroir champenois. C’était bien la moindre des choses.

Mais l’Alsacien est tenace. Et Julien Dopff plus tenace qu’aucun autre alsacien. Il retourna donc en Champagne, extirpa de la grande histoire viticole champenoise un vieux mot tombé en désuétude : crémant. Naquit ainsi le crémant d’Alsace. Un vin fabriqué selon la méthode traditionnelle (celle du champagne), mais qui ne heurtait plus aucune sensibilité d’origine.

Les oiseaux ne se cachent plus pour mourir

Les oiseaux ne se cachent plus pour mourir

La prestigieuse revue PNAS (Proceedings of the national academy of sciences of the United States of America) vient de publier, dans son édition du 15 mai 2023, une étude qui, loin d’être alarmiste, n’en demeure pas moins très alarmante. En seulement quarante ans, le nombre d’oiseaux a décliné de 25 % en Europe, tandis que 60 % des espèces peuplant les espaces agricoles disparaissaient. En cause, l’intensification des pratiques agricoles.

Une étude incomparable sur 40 ans

Dirigée par deux scientifiques du CNRS et associant de nombreux chercheurs européens, l’étude conduite au long cours a permis de recoller quarante années de données statistiques. C’est une première. Jamais auparavant, une entreprise de cette ampleur n’avait abouti. Il a fallu aux scientifiques assembler et comparer des données aussi disparates que la hausse des températures moyennes, l’étalement urbain, la diminution des surfaces naturelles et forestières ou encore l’évolution des pratiques agricoles.

Pour la première fois, les scientifiques ont assemblé le jeu de données le plus complet jamais réuni en Europe : 40 années de data concernant 20.000 sites de suivi écologique réparti dans 28 pays européens et ciblant 170 espèces d’oiseaux différents.

Le résultat est effroyable. Chaque année, 20 millions d’oiseaux disparaissent de nos paysages : 800 millions d’oiseaux en moins peuplent nos alentours depuis le début des années 1980. La disparition des oiseaux est le signe d’une « dégradation environnementale profonde », selon les termes de Vincent Devictor, chercheur au CNRS, qui a co-dirigé l’étude.

Et la France dans tout ça ?

Il ajoute : « La France est un bon miroir de la situation européenne : elle figure néanmoins parmi les pays dont la surface agricole exploitée de manière intensive est la plus élevée mais aussi parmi ceux dont cette surface a le plus augmenté récemment. La température a également augmenté d’environ 1 °C entre 1996 et 2016, la surface artificialisée est supérieure à la moyenne européenne et la couverture forestière inférieure à la moyenne européenne même si elle s’est accrue depuis 1996. Le nombre d’oiseaux agricoles et forestiers a diminué de 43 % et 19 % respectivement. Le nombre d’oiseaux nichant en milieu urbain a lui augmenté de 9 %. Certaines espèces ont vu leur population chuter de manière spectaculaire : – 75 % environ pour le moineau friquet, le tarier des prés et le pipit farlouse, par exemple. »

Peut-on s’accommoder de ces baisses significatives d’oiseaux ? Évidemment que oui. Il suffit, pour ce faire, de contempler son propre nombril et d’en prendre la photo, à longueur de journée, que l’on publiera sur Insta, sur Tik-Tok, sur Twitter, sur Facebook. Mais les hommes, les vrais, les êtres humains, les vrais, eux qui savent, depuis Aristote, être des animaux avant d’être des politiques, que feront-ils ?

Redonnons la parole à Vincent Devictor : « Ce déclin illustre la répercussion des activités humaines sur tout un groupe d’espèces aux exigences très différentes. Plus directement, les oiseaux sont impliqués dans des interactions fondamentales dans les écosystèmes : prédation et régulation d’autres espèces, dissémination des graines, ressources pour d’autres espèces prédatrices. Leur disparition met ainsi en péril l’ensemble des écosystèmes. »

Des solutions ?

Pensons donc à la reconstruction de nos écosystèmes. Pensons au renouvellement de nos pratiques agricoles, qui nous nourrissent. Pensons aussi à un aménagement du territoire écologiquement soutenable. Pensons à la poésie, enfin, qui est la fin ultime de toute âme humaine :

Rossignol

Comme un vol criard d’oiseaux en émoi,
Tous mes souvenirs s’abattent sur moi,
S’abattent parmi le feuillage jaune
De mon coeur mirant son tronc plié d’aune
Au tain violet de l’eau des Regrets
Qui mélancoliquement coule auprès,
S’abattent, et puis la rumeur mauvaise
Qu’une brise moite en montant apaise,
S’éteint par degrés dans l’arbre, si bien
Qu’au bout d’un instant on n’entend plus rien,
Plus rien que la voix célébrant l’Absente,
Plus rien que la voix – ô si languissante ! –
De l’oiseau que fut mon Premier Amour,
Et qui chante encor comme au premier jour ;
Et dans la splendeur triste d’une lune
Se levant blafarde et solennelle, une
Nuit mélancolique et lourde d’été,
Pleine de silence et d’obscurité,
Berce sur l’azur qu’un vent doux effleure
L’arbre qui frissonne et l’oiseau qui pleure.

(Paul Verlaine)

Francis Laffon : plume sensible, voix humaine

Francis Laffon : plume sensible, voix humaine

Il revient. Et il est très content ! Francis Laffon est de retour à Mulhouse. Attention : ce n’est pas au journal L’Alsace, dont il a été le rédacteur en chef pendant de nombreuses années, que vous pourrez le rencontrer, mais sur la scène du Théâtre Poche Ruelle. Il y donne vendredi 26 mai un récital, après s’être produit à Illzach, Strasbourg, Uffholtz, Bergères-sous-Montmirail, Bordeaux, Laguepie, Paris ou encore Châteaunef-de-Bordette. Rencontre avec Francis Laffon.

Pendant quarante ans, vous avez été journaliste et pas n’importe lequel puisque vous avez dirigé tour à tour les pages Économie, le bureau parisien puis la rédaction de L’Alsace. Vous voilà désormais auteur-compositeur-interprète. Est-ce bien raisonnable ?
Je ne vois pas de contradiction entre les deux métiers, mais plutôt une prolongation. Je n’ai pas beaucoup d’imagination et je ne sais pas inventer de belles histoires. Mes chansons sont plutôt des « chansons-reportages ». Dans le journalisme comme sur scène, il s’agit de décrire le monde tel qu’il est avec une grande simplicité. La seule différence est que la chanson offre davantage de liberté, car elle permet plus de distanciation, d’humour de second degré.
Je dois à la vérité d’ajouter que la chanson m’a permis de quitter le journalisme sans aucune nostalgie, puisque j’avais devant moi une nouvelle vie qui s’ouvrait, avec de belles perspectives.

Votre passion pour la chanson est récente ?
Pas du tout. Elle remonte à loin, puisque j’ai eu la chance d’avoir, au lycée de Wissembourg, un professeur de français qui s’appelait Jean-Pierre Hubert. C’était un grand auteur de science-fiction, mais également un musicien averti, qui a initié des générations de lycéens à Brel, Brassens ou Ferré. Il était également très impliqué dans la vie culturelle locale. Il m’avait demandé d’écrire une chanson pour le festival qu’il venait de créer à Wissembourg. C’était un vrai « metteur en confiance ». Je l’ai interprétée sur scène, accompagné au piano par Jean-Marie Hummel. Puis je suis allé faire mes études à Strasbourg, à l’IEP puis à l’école de journalisme. J’ai fait un peu de cabaret avec Raymond Roumegous. Roger Siffert m’a appris mes premiers (et derniers) accords de guitare. J’étais jeune journaliste quand Harry Lapp m’a invité à chanter à la Foire aux Vins de Colmar. Je me suis produit en première partie de Ricet Barrier. Et ce chanteur, qui était alors en vogue, m’avait encouragé à écrire mes propres textes si je voulais persévérer dans le métier.

Et vous n’avez pas continué ?…
Non, je suis entré dans le journalisme comme on entre dans les ordres : j’étais journaliste à 100 %, un « monomaniaque » de la presse. Nous étions d’ailleurs tous dans le même état d’esprit, quand je pense à des anciens confrères et amis, tels que Daniel Riot ou Jean-Louis English, eux aussi journalistes en immersion totale.

Mais le désir d’écrire, de composer, de chanter vous avait-il totalement quitté pendant plus de quarante ans ?
Pas vraiment. Il revenait parfois. Notamment quand, au sein du journal, le temps n’était pas au beau fixe. J’ai même recommencé à chanter, quand j’étais en poste à Paris. Mais au moment même où ma passion me rattrapait, on m’a fait revenir à Mulhouse pour diriger la rédaction de L’Alsace.

Depuis quelques années, les choses deviennent vraiment sérieuses. Vous vous produisez sur de nombreuses scènes dans toute la France, accompagné de votre pianiste, Antoine Delprat, et de votre violoncelliste, Amos Mâh. En 2020, vous enregistrez même votre premier album…
… avec un sens du timing absolument remarquable, puisque notre premier concert devait se dérouler à Paris le premier week-end du premier confinement. Il a évidemment été annulé.

Dans cet album, on perçoit des influences mêlées, qui ne sont pas sans évoquer les noms de Bourvil, de Reggiani ou encore de Juliette.
La Tendresse de Bourvil compte parmi les chansons les plus emblématiques du répertoire. J’ai eu la chance de voir Reggiani sur scène : il arrive à donner de la force à des textes tout simples. Quant à Juliette, son inventivité est prodigieuse. Mais ce serait un peu désobligeant pour ces grands de la chanson de me comparer à eux. Dans ma carrière professionnelle, j’ai dirigé la rédaction de L’Alsace et nous étions tous conscients que, par rapport aux DNA, nous étions dans la situation du Télégramme par rapport à Ouest France, celle du challenger. Dans la chanson, c’est un peu la même chose : il y a les grands et d’autres qui le sont moins. Quand on est petit, comme moi, ce qui compte n’est pas la notoriété ou le succès, mais de savoir exister avec un ton personnel.

Ce « ton personnel », on le perçoit à l’écoute de la première chanson de votre album : Wissembourg. N’est-ce pas un pari risqué, vous qui vous produisez partout en France, de commencer un récital par un texte évoquant la cité baignée par la Lauter ?
J’étais de votre avis, jusqu’à ce qu’Amos Mâh, qui a assuré la direction artistique de l’album, me convainque de placer cette chanson en tête de liste. C’est également un hommage que je rends, par-delà la mort, à Jean-Pierre Hubert, qui fut mon professeur de lycée et mon ami. Enfin, cela ne me déplaît pas du tout d’être un ambassadeur de l’Outre-Forêt. À la sortie des concerts, Wissembourg compte d’ailleurs parmi les chansons les plus appréciées du public.

Et la Salsa des Alsaciens recueille-t-elle les mêmes faveurs?
Elle fait rire tout le monde, Alsaciens ou pas. C’est la dernière chanson du récital. Se moquer de soi-même est, à mes yeux, une hygiène mentale d’une absolue nécessité.

Vous nous faites entendre des chansons très drôles, mais d’autres sont d’une rare émotion… Je pense notamment à La fleur qui ne meurt jamais ou encore À Jeanne Garnier. Quelle est l’histoire de ces deux textes ?
Ce sont des histoires très simples. À la mort de son grand-père brésilien, ma petite-fille était éplorée. À Noël, quand nous lui avons demandé ce qu’elle voulait comme cadeau, elle a répondu : « Une fleur qui ne meurt jamais ». Quant à la chanson sur Jeanne-Garnier, qui est le grand établissement parisien spécialisé en soins palliatifs, j’ai voulu évoqué un moment douloureux et personnel que j’ai vécu.

Enfin, une chanson totalement surprenante : Commémoration…
… C’était le 27 janvier 2005. J’étais en Pologne, à Auschwitz, pour couvrir les cérémonies du 60e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. Jacques Chirac était présent ainsi que Simone Veil. Sur la carte d’accréditation que les journalistes et les membres des délégations avaient reçue figurait la mention « VIP ». J’ai trouvé cela particulièrement déplacé et c’est ainsi que j’ai écrit cette chanson : « malaise infini d’être ici, d’être en vie, en VIP »…

Quelques jours avant de vous produire sur la scène du Théâtre Poche Ruelle, le trac commence-t-il à monter ?
Mulhouse est une ville chère à mon cœur. J’y ai beaucoup d’amis. Je crois que tout va bien se passer.

Récital de Francis Laffon
Théâtre Poche Ruelle
18 rue du Ballon, Mulhouse.




Golbey, capitale (mondiale) des beignets râpés

Golbey, capitale (mondiale) des beignets râpés

Hier, à Golbey (Vosges), a eu lieu la traditionnelle « Foire aux beignets râpés ». Une foire populaire qui, chaque jeudi de l’Ascension, célèbre cette spécialité du terroir lorrain.

Salut, Patate !

La Confrérie des beignets râpés, dont le Grand Maître, les Dignitaires et les Compagnons avaient revêtu leur plus belle tenue, a ouvert son 41e chapitre solennel, l’occasion de répéter l’élégant mot d’ordre qu’elle professe depuis sa création en 1982 : « Bien râpés ? Toujours ! Dans la purée ? Jamais ! Salut, Patate ! »

Le traditionnel défilé d’ouverture a débuté à 10 heures, sous un grand soleil. Précédées de la fanfare municipale, les confréries invitées ont défilé dans les rues de la ville, avant de rejoindre le centre culturel de Golbey, où une quarantaine d’amateurs de beignets râpés ont été intronisés dans la Confrérie. Des agapes ont suivi, joyeusement animées par Damien Dominiak et son orchestre (spécialités : variétés et musette).

800 kilos de pommes de terre !

Sur la foire, où les chalands, profitant du jour férié, se pressaient, les Éclaireurs de France ont épluché plus de 800 kilos de pommes de terre et quelques dizaines de kilos d’oignons pour ravir le palais des gourmets.

La recette

Mais, au juste, qu’est-ce un beignet râpé ? C’est une petite galette frite dans l’huile et composée de pommes de terre râpées, d’oignons, de farine et d’oeufs. En patois vosgien, on l’appelle « vaute ».

Ingrédients

• 1 kg de pommes de terre à chair ferme (type Amandine) ;
• 2 œufs ;
• 100 g de farine ;
• 1 oignon ;
• sel et poivre selon votre goût ;
• huile pour la friture.

Déroulé

1. Épluchez les pommes de terre et râpez-les finement. Ne pensez surtout pas à utiliser votre robot, mais procurez-vous une râpe adéquate (notre photo).

2. Dans un grand bol, mélangez les pommes de terre râpées, les œufs battus, la farine, l’oignon finement haché, le sel et le poivre. Veillez à bien incorporer tous les ingrédients jusqu’à obtention d’une pâte homogène. Dans certaines familles, on ajoute volontiers du persil haché à la préparation : c’est excellent !

3. Faites chauffer l’huile dans une grande poêle à feu moyen. L’huile doit être suffisamment chaude pour faire frire les beignets.

4. Prenez une petite quantité de la pâte à base de pommes de terre dans vos mains et façonnez-la en forme de petits disques plats. Placez les beignets dans l’huile chaude et faites-les frire des deux côtés jusqu’à ce qu’ils soient dorés et croustillants.

5. Retirez les beignets râpés de la poêle et égouttez-les sur du papier absorbant pour enlever l’excès d’huile. 

6. Servez les beignets râpés chauds, accompagnés d’une salade verte ou de condiments tels que de la crème fraîche, du fromage blanc ou des lardons frits. Les vrais amateurs savent que le beignet râpé s’accommode parfaitement d’un peu de confiture de mirabelles ou de brimbelles (nom vosgien des myrtilles).

Beignets râpés : la râpe du coin.

Beignets râpés : la râpe du coin.

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